Le corps d'un bébé iranien qui a tenté de traverser La Manche avec sa famille retrouvé en Norvège

Un enfant "joyeux" et joueur. La dépouille d'un enfant kurde iranien de 15 mois, Artin, qui avait tenté de traverser La Manche avec sa famille, a été retrouvé en Norvège, à plus de 1000 kilomètres. Son frère et sa sœur, ainsi que ses parents, sont également morts lors de la traversée.
Rêves d'Angleterre
La famille, originaire de Sardasht, dans l'ouest de l'Iran, était portée disparue depuis le 27 octobre dernier. Les bénévoles ont multiplié les recherches pour tenter de retrouver les parents, âgés de 35 ans, leur fille Anita, 9 ans, son frère Armin, 6 ans et Artin, 15 mois.
Après être restés quelques temps dans les camps de migrants qui jonchent la côte française de La Manche, ils ont tenté la traversée pour rejoindre l'Angleterre.
"J’étais toujours en contact avec eux, jusqu’au jour où j’ai su qu’elle allait partir. Elle m’a envoyé un message, je lui ai dit 'non n’y vas pas, il y a mauvais temps.' Mais elle est partie sans me le dire", raconte à BFMTV Laurent Caffier, bénévole dans les camps de migrants.

À cette période de l'année, les conditions météorologiques sont particulièrement mauvaises. L'embarcation de la famille a chaviré, décimant toute la famille.
"Quand j’ai su qu’il y avait une famille décédée, j’ai été sur le camp je ne les trouvais pas. J’ai commencé à poser des questions, j’ai su qu’ils étaient partis et j’ai compris qu’ils étaient morts”, se remémore-t-il.
La combinaison identifiée
Les corps des parents et des deux aînés ont été rapidement repêchés en mer, mais celui d'Artin, reste, lui, introuvable. Le 1er janvier, à 1000 km au nord, en Norvège, une dépouille est retrouvée dans une combinaison.
"Cette combinaison bleu, avec l’intérieur rouge, c’est moi qui lui a donné", souffle le bénévole.
"Il était joyeux, il jouait avec nous, poursuit Laurent Caffier. On lui apprenait à dire 'bye bye' parce qu’ils voulaient aller en Angleterre."
Six mois plus tard, la police norvégienne est maintenant en mesure de confirmer l'ADN du petit corps.
"Nous avons reçu l’accord d’une parente qui habite en Norvège pour communiquer l'ADN. Ca a été un soulagement de confirmer l'ADN, afin de pouvoir dire au reste de sa famille qu’il s’agissait bien d’Artin, qu'il avait été retrouvé", détaille Camille Tjelle Waage, cheffe des enquêtes de la police du Sud-Ouest de la Norvège.
Le corps va désormais être renvoyé en Iran, son pays d’origine, où se trouve le reste de la famille.