Free Mobile : un management douteux ?

Xavier Niel - -
Free Mobile fait tout pour satisfaire ses clients. Il se pourrait qu’il n’en soit pas de même pour ses salariés. Plusieurs d’entre eux témoignent de pratiques particulièrement difficiles à supporter. Certains expliquent qu’ils subissent une pression constante, des humiliations devant les collègues, des renvois à tout bout de champ et pour des motifs futiles devant tout le monde... Tous les salariés qui se sont confiés à RMC partagaient pourtant le même enthousiasme, au moment de leur recrutement, de rejoindre une entreprise « à l'américaine » et à la dynamique, concurrentielle.
Enthousiasme au recrutement
Puis, si l'on en croit un ancien membre d'équipe technique, la désillusion serait grande avec des impératifs très stricts sur les horaires par exemple, sur des problèmes de comportement sans qu'ils soient expliqués. L'un d'eux évoque une pression constante, une « chape de plomb » où personne n'ose se plaindre, de peur des représailles ou d'être mis à la porte. Car les renvois seraient annoncés au vu et au su de tout le monde. En quelques minutes, le salarié serait prié de rendre son casque téléphonique, sa carte, de prendre ses affaires et de quitter l'immeuble. Des méthodes que la direction n'a ni reconnues, ni niées. La direction de Free Mobile a indiqué qu'il s'agissait de cas isolés et qu'elle ne souhaitait pas communiquer sur la question.
«On ne peut pas avoir une minute de retard»
Kevin a travaillé sur un centre d'appels Free Mobile avant d'être remercié, à l'issue de sa période d'essai. Il revient sur son expérience chez Free Mobile : « On ne peut pas avoir une minute de retard. Si on doit commencer à 10h, on est à son poste à 9h59-10h. Si on arrive à 10h01, on est en retard et passible de sanction, voire de renvoi. On m’a pris, on m’a emmené dans le bureau, je suis resté deux minutes. On m’a dit qu’à cause de mes retards, j’étais licencié. Voilà. On sort du bureau, on rend notre casque,nos cartes, on prend son sac et devant tous nos collègues, on part. Dix minutes avant, on était dans la boite, on travaillait, on était productif, tout sourire. Cinq minutes après on est viré. C’est vrai que c’est humiliant. C’est vraiment l’abattoir ».