Enlèvement de Bérényss: le ravisseur condamné à cinq ans de prison

Elle avait disparu pendant huit heures. Le ravisseur de la petite Bérényss a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Briey, en Meurthe-et-Moselle. L'agriculteur, père de trois enfants, a été reconnu coupable d'"enlèvement et séquestration". La cour a suivi les réquisitions du procureur et ordonné son maintien en détention.
A la barre, pull gris trop large et jean, l'homme a été incapable d'expliquer pourquoi il avait enlevé Bérényss le 23 avril 2015 vers 15 heures, en lui proposant des bonbons alors qu'elle faisait du vélo tout près de chez elle, à Sancy, en Meurthe-et-Moselle. "Vos 'je ne sais pas' sont épuisants", a lancé Emily Bandel, vice-procureure à Briey.
L'homme avait emmené la fillette dans sa ferme de Montzéville (Meuse), à 75 km de là. Alors que l'annonce du déclenchement d'une "alerte enlèvement" était abondamment relayé par les médias, il l'avait libérée vers 23 heures, en la déposant devant une maison de Grandpré, dans le département voisin des Ardennes. Une femme médecin, habitant la maison, l'avait recueillie et avait aussitôt prévenu ses parents, parties civiles au procès.
Un temps soupçonné d'agression sexuelle, les examens n'ont pas permis de déceler d'"atteinte physique à l'égard de l'enfant", a rappelé la juge. La vice-procureur lui a lancé: "En l'enlevant vous lui avez volé son enfance, son insouciance.".
Pour la défense, Me Caroline Pelas-Renoir a reconnu que l'on "attendait mieux" comme explication de la part de son client. Elle a aussi rappelé que selon l'expertise psychiatrique, son client n'était pas "dangereux", et "était sincère dans sa culpabilité".
Le prévenu avait été confondu par son ADN, trouvé sur des vêtements de la fillette. Son profil génétique figurait dans le fichier des enquêteurs depuis quelques semaines seulement: il avait été contraint à un prélèvement ADN dans le cadre d'une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par trois proches, dont deux de ses nièces. Il sera jugé pour cette affaire à Verdun le 18 mars.
Votre opinion