Suspension d'une prof de lycée jugée "méprisante"

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La 1ère STMG 2 du lycée technologique Pothier, à Orléans (Loiret), n'en pouvait plus. Depuis septembre, les 26 élèves de cette classe, de spécialité "sciences et technologies du management et de la gestion", auraient été victimes de mépris et de discrimination à répétition de la part de leur professeur de français, arrivée dans ce lycée à la rentrée, rapporte La République du Centre.
Les parents d'élèves ont, quant à eux, dénoncé "des propos et des actes aussi inacceptables les uns que les autres".
"Enfin tranquille !"
En cause : des propos pour le moins stigmatisants et discriminants tenus par cette enseignante de 60 ans, normalienne agrégée de français et docteur ès lettres, à l'égard des élèves de cette filière technologique, dont beaucoup sont d'origine étrangère.
La professeur, qui n'avait jamais enseigné dans le technique auparavant, n'aurait ainsi jamais caché son mépris pour sa classe. "Dès le premier cours, elle nous a dit qu'elle avait regardé la liste d'appel et déclaré en avoir 'eu le vertige'", confie une élève, citée par La République du Centre.
Plus accablant encore, ce "Vive les fêtes religieuses, on est enfin tranquille", qu'elle aurait lancé le 25 octobre dernier, jour de la fête musulmane de l'Aïd, alors que plusieurs élèves étaient absents.
Le français, "une langue étrangère pour eux"
Un mépris que cette professeur aurait développé jusque dans l'enseignement de sa matière. "Le français est une langue étrangère pour eux", aurait-elle dit devant le conseil de classe, selon la déléguée des élèves.
A tel point que l'enseignante - pour qui un élève avec une faible moyenne est "une perte de temps" - n'a commencé à donner de véritables cours de français que deux semaines après la rentrée. "Elle nous a dit qu'elle a fait des études de haut niveau et qu'elle avait trop de diplômes pour faire cours à 'ces gens-là'", explique un autre jeune.
Cette tension entre les adolescents et leur professeur s'est visiblement traduite jusque dans la notation, puisque la moyenne générale de la classe en français culmine à 6,86.
Face à ces agissements, les parents d'élèves ont demandé des explications à l'intéressée, qui aurait fui, prétextant "qu'elle n'avait pas à s'excuser, ni s'expliquer", selon la mère d'une élève.
Suspendue "par précaution"
Informée des agissements de l'enseignante via plusieurs courriers de parents d'élèves, l'inspection académique a indiqué à La République du Centre qu'une enquête à été ouverte.
Pour l'heure, la professeur a été suspendue le 12 décembre "par mesure de précaution jusqu'à la fin de l'enquête et convoquée dans les huit jours devant la DRH du rectorat", précise la direction des services départementaux de l'éducation nationale.