Menace terroriste: quels dispositifs de sécurité renforcée pour les universités?

Un jeune, fiché S, a été placé en garde à vue mercredi 21 septembre. Il avait été repéré depuis plusieurs jours rôdant à l'extérieur et à l'intérieur de la faculté de droit de Rouen. - Capture d'écran BFMTV
Dans un contexte de menace terroriste, si certaines écoles élémentaires testent actuellement de nouveaux dispositifs de sécurité et que certains collèges, eux, y réfléchissent, qu'en est-il des universités?
Après l'arrestation et le placement en garde à vue, mercredi 21 septembre, d'un jeune homme au "comportement suspect" qui circulait à l'intérieur et à l'extérieur de la faculté de droit de Rouen et qui s'avéra être fiché S, la direction de l'établissement a décidé de revoir son dispositif de sécurité. "Dans peu de temps, chacun portera sa petite carte d'étudiant autour du cou, ça, c'est quelque chose aujourd'hui qu'on a programmé (...) et qu'on ait aussi des identifications des visiteurs", explique Joël Alexandre, le président de l’Université de Rouen, à BFMTV. A l'université de Jussieu, à Paris, deux vigiles contrôlent désormais les sacs à l'entrée, les autres accès sont, quant à eux, condamnés.
Le dispositif du ministère
Comme le rappelle le ministère de l'Enseignement supérieur à BFMTV, les 74 universités en France sont autonomes et leurs présidents mettent en oeuvre les mesures qu'ils jugent nécessaires pour leur établissement. Quoiqu'il en soit, après les attentats de novembre, le ministère a pris certaines dispositions afin de les aiguiller au mieux sur les questions relatives à la sécurité. C'est pourquoi un guide de bonnes pratiques à destination des présidents d'université, des directeurs d'établissement d'enseignement supérieur et des référents défense et sécurité a été édité. Un autre, un vademecum sur la sécurité seulement réservé aux présidents d'université, leur est aussi communiqué.
En plus de ça, des réunions ont lieu régulièrement entre les présidents d'universités, les personnes issues du ministère de l'Enseignement supérieur et le haut fonctionnaire de défense (il en existe un pour chaque ministère). Le but: faire le point sur ce qui a été fait et sur ce qui est en cours d'élaboration.
Enfin, un plan de formation pour les référents sécurité serait à l'étude. Pour autant, dans l'immédiat, pas question pour le ministère de dévoiler les mesures clés qui seront petit à petit appliquées au sein des universités.
30 millions d'euros pour la sécurité des campus
Mais toutes ces mesures coûtent cher aux universités. Voilà pourquoi l'Etat a débloqué 30 millions d'euros pour les aider.
Un budget seulement prévu pour l'année 2016, celui de 2017 n'ayant pas encore été établi. "C'est la culture de la sécurité qui doit désormais intégrer l'ensemble des bâtiments, entreprises, lieux à risques", rappelle à BFMTV Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.