Des anti-G7 investissent Bayonne, malgré un important dispositif policier
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce samedi en fin de journée dans les rues de Bayonne, à quelques kilomètres de Biarritz qui accueille le sommet du G7, et ont tenté de contourner un très important dispositif de police, qui a brièvement fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, ont scandé quelques slogans anticapitalistes ou hostiles à la police, errant dans les rues de Bayonne, au hasard des barrages policiers sur leur parcours. Vers 20h30, les manifestants se sont dispersés.
Au total, 68 personnes ont été interpellées dans le cadre du dispositif de sécurité du G7 de Biarritz, et 38 d'entre elles ont été placées en garde à vue, a indiqué la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, sans précision sur le lieu ou le contexte des interpellations. Les gardes à vue sont intervenues "notamment pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, possession d'objets susceptibles d'être utilisés comme arme par destination, dissimulation de visage et jet de projectile". Elle n'a par ailleurs fait état d'aucun blessé au terme d'une manifestation non autorisée qui a donné lieu à de brefs heurts samedi soir à Bayonne.
Quelques tirs de lacrymogène
Après avoir déambulé sans itinéraire précis apparent, tentant de regagner le centre d'où les barrages policiers les avaient éloignés, les manifestants se sont retrouvés face à un barrage de police qui bloquait l'accès à un pont sur le fleuve Adour.
Vers 19 heures, la police a brièvement utilisé des canons à eau et procédé à quelques tirs de gaz lacrymogène, forçant les manifestants à se replier vers des rues piétonnes du centre, et à reprendre leur déambulation. Depuis plusieurs jours, des rumeurs couraient sur l'organisation d'une manifestation non autorisée, et la mairie avait informé jeudi les commerçants que "diverses organisations nationales et internationales ont appelé à manifester samedi et dimanche, notamment à Bayonne et Anglet", villes limitrophes, dont les centres sont situés à 8 et 4 km respectivement de l'Hôtel du Palais de Biarritz, qui accueille les dirigeants du G7.
Un important dispositif policier renforcé au dernier moment
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques avait même renforcé vendredi soir le périmètre de protection, par rapport à ce qui avait été envisagé mi-août, l'étendant à une grande partie du centre de Bayonne (50.000 habitants), avec pouvoir de contrôle accru et fouilles de la police dans cette zone.
Dès vendredi, les commerçants bayonnais avaient commencé à protéger leurs vitrines avec des panneaux de bois et, samedi, Bayonne présentait l'aspect d'une ville morte, protégée par une très forte présence policière, aidée par quelques renforts de la police allemande.
En milieu de journée, en revanche, une manifestation anti-G7, autorisée par les autorités celle-là, s'était déroulée dans le calme, depuis Hendaye jusqu'à la ville frontalière espagnole d'Irun, rassemblant 15.000 personnes selon les organisateurs, 9000 selon les autorités.
Pour dimanche, plusieurs organisations altermondialistes et anti-G7 ont organisé une nouvelle manifestation qui se doit se tenir dans la matinée à Bayonne, "une marche des portraits" où devraient être rassemblés plus d'une centaine de portraits officiels du président Emmanuel Macron qui ont été décrochés dans diverses mairies de France depuis plusieurs mois.
Un autre "action" a été annoncée samedi soir pour dimanche, sans plus de précision, après que les co-organisateurs du contre-sommet, les groupes Alternatives-G7 et "G7 Ez" (Non au G7, en basque), ont décidé d'annuler des "rassemblements pacifiques" prévus dimanche en sept points distincts de la région de Biarritz pour "encercler" symboliquement le G-7.