Crise aux urgences de l'hôpital Rosemon à Cayenne

17 médecins ont posé leur démission ou demandé leur mise en disponibilité jeudi soir auprès de la direction d'un centre hospitalier de Cayenne, en Guyane. Ils protestent contre leurs conditions de travail.
Dix-sept médecins urgentistes ont déposé jeudi soir leurs lettres de démission ou demandé leur mise en disponibilité à la direction du Centre Hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) pour dénoncer leurs conditions de travail et l'inaction de leurs responsables hiérarchiques. Cette décision fait suite au départ, sans remplacement, de nombreux médecins, a expliqué à l'AFP Pierre Chesneau, représentant local du syndicat professionnel SAMU-Urgences de France et urgentiste au CHAR.
120 passages par jour en moyenne
Avec "une moyenne de 120 passages par jour", des procédures longues telles "les opérations en communes éloignées" et les "évacuations sanitaires" par hélicoptère dans les zones enclavées du territoire, les médecins urgentistes, aujourd'hui vingt-cinq dans le service, estiment à quarante le nombre minimum de postes pour le bon fonctionnement du service. Suite aux courriers des médecins qui circulent sur les réseaux sociaux, la direction de l'hôpital s'est réunie à l'Agence Régionale de Santé (ARS) vendredi matin pour tenter de trouver des solutions à la crise, a indiqué une employée de l'ARS.
La direction de l'hôpital a confirmé que 13 praticiens contractuels étaient démissionnaires, 3 titulaires avaient demandé leur mise en disponibilité et le départ d'un autre était prévu. Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre, a écrit à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et à la Ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, pour attirer leur attention sur le "découragement des médecins déjà sur place, de plus en plus nombreux à envisager à leur tour un départ qui précipiterait de fait l'arrêt total de l'activité du SAMU".
Rodolphe Alexandre a demandé que soient prises "les mesures qui s'imposent afin de permettre au service d'accueil des urgences et au SAMU de Guyane de disposer du nombre minimum de médecins nécessaire à leur fonctionnement et à la poursuite de leur mission de soins d'urgence au service de la population guyanaise".
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