Covid-19: de plus en plus de fermetures d'écoles en Moselle à cause des variants

Une cour d'école fermée au Crès, près de Montpellier, le 12 mars 2020 (photo d'illustration) - Pascal Guyot-AFP
Fermeture pour cause de variants. Le département de la Moselle, où un nombre inquiétant de mutations du Covid-19 a été relevé, compte ce vendredi plusieurs établissements scolaires fermés.
Selon nos confrères de France Bleu Moselle, sept établissements sont actuellement concernés: trois écoles et quatre collèges dont deux privés. Si les cours restent malgré tout assurés pour les élèves en distanciel, l'instauration d'une telle mesure sanitaire témoigne de la forte progression des variants dans le département. Deux écoles et 25 classes étaient jusqu'alors concernées lors du dernier comptage de l'académie de Nancy-Metz datant du 5 février dernier.
Le taux d'incidence en forte hausse chez les jeunes
Plus de 300 cas de mutation évocatrice des variants sud-africain et brésilien ont été détectés ces quatre derniers jours en Moselle. Des mutations plus contagieuses pour la population, y compris pour les plus jeunes.
"Quand nous regardons en arrière, il y avait déjà 200 cas supplémentaires identifiés les jours précédents", a ajouté le ministre de la Santé Olivier Véran jeudi soir au cours d'une conférence de presse.
Le site spécialisé Covid Tracker relève notamment une hausse inquiétante du taux d'incidence du virus chez les plus jeunes: il s'élève à 153 chez les moins de 9 ans et de 368 pour les 10 à 19 ans pour la première semaine de février.
Isolement des professeurs en cas de variant sud-africain ou brésilien
Interrogé jeudi midi sur France 3 Lorraine, le recteur de l'académie de Nancy-Metz Jean-Marc Huart a détaillé les hypothèses dans lesquelles la détectation d'un cas parmi les élèves ou les enseignants d'un établissement pouvait entraîner sa fermeture temporaire.
"Quand nous sommes face au Covid simple nous fermons une classe au bout de trois cas. Face à un variant anglais, nous fermons la classe au premier cas. Et face au variant sud-africain ou brésilien, nous fermons la classe au premier cas, sont alors considérés comme cas contacts l'ensemble des professeurs qui ont enseigné dans la classe", précise le recteur, "avec un cas de variant on peut donc être amené à fermer un collège parce qu'il y a un effet en chaîne".
La détectation d'un unique un cas d'un variant sud-africain ou brésilien dans une classe entraîne l'isolement de professeurs. Ces derniers pouvant enseigner dans d'autres classes ne peuvent donc plus assurer leurs cours en présentiel, obligeant la direction à fermer tout un établissement.
Se pose alors la question du maintien des cours en présentiel dans le département. Jean Rottner, tout en rappelant que le département de la Moselle "a déjà beaucoup souffert" lors de la première vague, réclame de fait de nouvelles mesures sanitaires.
"Les variants peuvent expliquer une prévalence plus forte surtout chez les 10-19 ans. Faut-il anticiper les congés? Faut-il confiner le week-end?", s'interroge le président de la région Grand Est.
L'avancement des vacances scolaires réclamé par les élus
Plusieurs autres élus locaux, qui ont assisté à une réunion hier soir à la préfecture du département, ont discuté d'éventuelles nouvelles restrictions qui pourraient voir le jour telles que la possibilité d'un couvre-feu dès 16h les week-ends mais aussi et surtout l'avancement des vacances scolaires d'une semaine.
"On s'aperçoit que beaucoup de classes sont aujourd'hui fermées car des enfants ou des Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) sont contaminés. Je pense qu'il faut avancer d'une semaine la fermeture des écoles sur le territoire mosellan", préconise le maire DVC de Thionville Pierre Cuny.
Interrogé ce vendredi matin sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré qu'aucune piste n'était exclue pour juguler l'épidémie en Moselle, qu'il s'agisse d'un confinement local ou de la fermeture de toutes les écoles du département.
"Ce qu'il faut c'est prendre les mesures qui sont les plus appropriées pour lutter contre la propagation de ces variants", a soutenu Gabriel Attal.
Le ministre de la Santé Olivier Véran est attendu ce vendredi en Moselle afin de prendre part à une concertation avec les élus locaux et les autorités sanitaires pour décider ou non de mesures sanitaires localisées.