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Société

Contraception : la pilule Diane 35 bientôt interdite

La pilule Diane 35 est utilisée par 315 000 françaises mais pourrait causer des thromboses veineuses.

La pilule Diane 35 est utilisée par 315 000 françaises mais pourrait causer des thromboses veineuses. - -

L’agence du médicament vient d’interdire la vente de la pilule Diane 35, accusée d’avoir causé 4 décès depuis 1987. Mais les gynécologues préviennent : « Il ne faut pas interrompre brutalement son traitement ».

Derrière son nom de déesse romaine se cache peut-être un danger pour la santé. La pilule Diane 35 et ses génériques seront bientôt interdits de commercialisation par l’Agence nationale de sécurité du médicament. L’interdiction définitive prend trois mois car les femmes qui prennent Diane 35 ne doivent pas interrompre brutalement leur traitement, rappelle l’Agence qui les invitent à consulter leurs médecins afin de changer de contraceptif.
Le laboratoire Bayer Santé qui fabrique la pilule a dit mercredi « prendre acte avec surprise » de la décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament. « Diane 35 est commercialisé dans 116 pays depuis plus de vingt-cinq ans pour le traitement de l'acné chez la femme » et « il n'a jamais fait l'objet de retrait d'autorisation de mise sur le marché pour des raisons de sécurité », affirme le groupe dans un communiqué. A l’origine utilisée contre l’acné, la pilule Diane 35 a été peu à peu détournée comme contraceptif, mais l’Agence de sécurité du médicament a confirmé quatre décès en France depuis 1987 liés à la prise de cette pilule prise par environ 315 000 françaises.

« La contraception est un grand acquis »

La ministre de la Santé, Marisol Touraine a conseillé jeudi aux femmes qui prennent la pilule Diane 35 de « ne pas céder à la panique ». « Je veux rappeler que la contraception est un grand acquis et qu’il ne s’agit pas de jeter un discrédit sur l’ensemble des contraceptifs ni des pilules. C’est un point important. Je réitère mon appel aux femmes qui peuvent être inquiètes : je leur demande de ne pas interrompre brutalement leur prise de pilule si elles sont concernées ».

« Pas d’arrêt brutal »

Gynécologue à Paris, le docteur Juliane Berdah conseille elle aussi de ne pas prendre de décision dans la précipitation. « Pour celles qui sont sous Diane 35 depuis plus d’un an et demi et qui le supportent bien, on n’arrête pas du jour au lendemain, surtout pas ! On prend rendez-vous avec son généraliste ou son gynécologue, et on voit vers quoi on va s’orienter. Mais surtout, pas d’arrêt brutal, ça peut être dangereux et source de grossesse indésirée. Si on la prend depuis un an et demi, on n’est pas à trois mois près, donc on attend de voir son médecin ».

« Je ne vais pas non plus flipper »

Hélène, qui a pris la pilule Diane 35 pendant 4 ans, est maintenant passée à une pilule de 3eme génération, mais le doute est toujours là. « Je me suis mise à lire les petits manuels d’utilisation de la pilule, alors que je ne l’ai jamais lue. Je ne sais pas quelles sont les conséquences. La gynécologue ne m’a pas posé plus de questions que ça. Après, je ne vais pas non plus flipper, je continue à prendre ma pilule, mais la prochaine fois que j’irai voir la gynécologue, je lui demanderai quel type de pilule j’ai, est-ce qu’il vaudrait mieux que je change ? On va peut-être faire une mise à jour par rapport à ce que je prends ».

Mathias Chaillot avec Martin Bodrero