200 policiers devant l'IGPN en soutien à leur collègue convoqué

Trois semaines après le début de la contestation, la police des polices a convoqué ce jeudi un policier exerçant dans les Hauts-de-Seine. Il lui est reproché de s'être exprimé, à plusieurs reprises, dans les médias.
Il n'a pas hésité à montrer son visage pour exprimer sa colère dans les médias. Guillaume L., policier dans les Hauts-de-Seine, est convoqué ce jeudi par l'Inspection générale de la police nationale qui a ouvert une enquête administrative après ses différents passages dans les médias. Une première depuis le début du mouvement le 17 octobre au lendemain de la violente agression dont ont été victimes deux fonctionnaires à Viry-Châtillon.
"Ca y est! Intimidations tombées, je suis convoqué à l'IGPN par rapport aux MOUVEMENTS", écrivait celui qui est l'un des porte-parole du mouvement sur le mur Facebook d'un groupe de policiers en colère. Interrogé sur ces procédure, Guillaume L. estime "illégitime" la convocation de la police des polices. "En tant que lanceur d’alerte, je trouve inadmissible d’être menacé de sanction comme c’est fait actuellement”, a-t-il assuré sur BFMTV.
Et de dénoncer: “Je pense que le but, c’est d’essouffler le mouvement, tout simplement, et nous décourager de continuer”.
Convocation "pédagogique"
Pour lui apporter leur soutien, des policiers se sont réunis ce jeudi à 14 heures devant les locaux de l'Inspection générale de la police nationale, situés dans le XIIe arrondissement de Paris. Ils étaient environ 200, selon notre journaliste sur place. Certains arboraient des masques à l'effigie du meneur ou des écharpes pour dissimuler en partie leur visage.
Guillaume L. a été longuement applaudi à son arrivée et les fonctionnaires ont entonné la Marseillaise en l'honneur de leur collègue des Hauts-de-Seine. Le policier convoqué a brièvement pris la parole pour les remercier.
Longs applaudissements, Marseillaise entamée à plusieurs reprises : les policiers nombreux et enthousiastes pour leur collègue à l'IGPN. pic.twitter.com/OgdHtkadJZ
— Alexandra Gonzalez (@AlexandraGzz) 3 novembre 2016
IGPN: des policiers manifestent leur soutien à leur leader #AFP pic.twitter.com/FGaAt7hWn5
— Agence France-Presse (@afpfr) 3 novembre 2016
Selon une source policière à l'AFP, le policier a été convoqué non pas pour avoir manifesté mais pour son "comportement" pendant ces manifestations. Il s'agit, selon cette source, d'un "cas isolé et particulier", l'IGPN ne faisant "pas de zèle" pour auditionner les "meneurs" du mouvement.
Le policier devait "s'expliquer et faire des déclarations sur procès-verbal", a de son côté détaillé une source policière pour LCI, précisant que contrairement à une procédure disciplinaire, Guillaume L. ne pourrait être assisté ni d'un avocat, ni d'un représentant syndical. Du côté de l'IGPN, on assurait que ce n'était qu'un simple entretien "pédagogique".
Dans un premier temps, il avait été convoqué à la préfecture de police de Paris pour un rappel des règles imposées aux policiers. Outre le fait que les agents n'ont pas le droit de manifester pendant leur service ou en tenue, ne portant aucune représentation syndicale, Guillaume L. n'est pas autorisé à s'exprimer publiquement. Un paradoxe pour un mouvement indépendant qui se veut justement hors des syndicats.
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