Attentats de Paris: Mohamed Abrini charge Salah Abdeslam

Mohamed Abrini, surnommé "l'homme au chapeau", incarcéré en Belgique en attente de son transfèrement vers la France, accuse le seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre d'avoir eu un rôle de logisticien.
Il était venu le chercher à Paris au soir des attentats du 13 novembre. Mohamed Abrini, incarcéré en Belgique depuis le mois d'avril avant son transfèrement en France dans le cadre de l'enquête sur les attaques de Paris, accable Salah Abdeslam. Selon lui, l'unique survivant des commandos des attentats du 13 novembre a véhiculé les jihadistes.
Contrairement à son compère, Mohamed Abrini, surnommé également "l'homme au chapeau" dans l'enquête sur les attentats de mars en Belgique, s'exprime face aux enquêteurs. "De ce que je sais, outre deux ou trois personnes qui ont fait le chemin seuls, Salah est allé chercher tous ceux qui sont impliqués dans les attentats de Paris et qui provenaient de Syrie", explique le Belgo-Marocain lors de ses auditions rendues publiques par la chaîne VTM, repris par le quotidien Le Soir.
"Il allait les chercher et les déposait dans les planques", poursuit-il.
L'"émir" Abaaoud
Pour apporter du crédit à ses déclarations, Mohamed Abrini assure devant les enquêteurs belges avoir assisté à ces scènes. "Je le sais car j’ai dormi avec eux dans les appartements et j’y ai appris beaucoup de choses", explique-t-il. Lors de ses interrogatoires en Belgique, Salah Abdeslam - qui depuis reste muet face à la justice française - a confirmé avoir loué voitures et hôtels. Il a également déclaré avoir conduit les trois kamikazes du Stade de France.
Abrini, bavard, est également revenu devant les policiers belges sur la personnalité d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats du 13 novembre. Celui qui a été abattu le 18 novembre 2015 lors d'un assaut à Saint-Denis serait passé de "simple combattant" à "émir" après avoir gravi les échelons de l'organisation de l'Etat islamique. "Il avait environ mille personnes sous ses ordres, essentiellement des Belges et des Français", poursuit "l'homme au chapeau".
"La sécurité n'empêchera jamais les attentats"
Originaire de Molenbeek, Mohamed Abrini a lui aussi séjourné en Syrie. Quelques mois en 2015, semble-t-il. "À plusieurs reprises, Abaaoud m’a demandé de rester, de devenir combattant, mais j’ai refusé, je ne voulais pas rester dans un pays en guerre", assure-t-il aujourd'hui devant les enquêteurs. Lors de précédentes auditions, il assurait qu'il ne ferait "". Revenu en Europe, il aura été en cavale pendant cinq mois après les attentats de Paris. pas de mal à une mouche
Malgré un mandat d'arrêt international lancé contre lui, selon ses dires, il a pu continuer à circuler librement en Belgique. "J'allais de café en café, nargue-t-il. En journée, je me reposais dans un parc de Forest." Poursuivant dans la provocation, Abrini insiste en assurant qu'il passait "tous les jours devant les militaires, les policiers avec une casquette." Avant de prévenir: "La sécurité n’empêchera jamais les attentats, elle n’existera jamais dans les faits".
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