Air Cocaïne: "Mon mari a l'esprit très chevaleresque" assure Michèle Naudin

Michèle Naudin a appris jeudi matin l'extradition de son mari de l'Egypte vers la République dominicaine alors qu'il avait déjà été mis dans l'avion. C'est l'avocate de l'expert en sûreté aérienne qui l'a prévenue. Elle-même n'en avait été informée qu'après le début de la procédure.
Le criminologue est sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par la justice dominicaine, qui souhaite le juger pour son rôle dans l'exfiltration des deux pilotes de l'affaire Air Cocaïne. Il avait été arrêté le 4 février dernier au Caire alors qu'il était sur place pour des raisons professionnelles.
"J'ai le sentiment qu'il y a eu précipitation pour ne pas avoir à traiter ce recours et pour renvoyer mon mari. Peut-être que le recours était suffisamment sérieux pour remettre en question la première décision", déclare Michèle Naudin.
Une précipitation qui s'explique peut-être par les termes qui ont amené à l'arrestation de son mari.
"Il a été arrêté sur un motif de traite d'êtres humains et de trafic de migrants voire de trafic d'organes. J'espérais peut-être naïvement que lorsqu'on utilise une convention internationale à des fins de vengeance plutôt que pour traiter de vrais cas de crimes internationaux, des protestations pouvaient s'exprimer. Mais visiblement ce n'est pas le cas", regrette-t-elle.
Un esprit chevaleresque et révolté
L'intervention de Christophe Naudin dans l'exfiltration des deux pilotes français, sa femme l'explique à sa manière.
"Mon mari a l'esprit très chevaleresque, lorsqu'il est convaincu qu'une cause est juste, il est capable de s'engager. Je dirais même au-delà de certaines limites. Il s'est engagé de manière très désintéressée", décrit-elle.
Elle précise que Christophe Naudin avait connu les deux pilotes alors qu'il avait été appelé à travailler sur le dossier Air Cocaïne. Il s'était alors senti révolté par le fonctionnement de la justice dominicaine. "Aujourd'hui il paye le prix fort de ce geste généreux et désintéressé", estime-t-elle.
Pour Michèle Naudin, l'histoire est déjà écrite et elle craint l'issue de l'affaire. "Dans la presse le procureur a déjà annoncé une peine exemplaire". Elle ajoute que la justice dominicaine a déployé les grands moyens pour l'arrêter. "J'espère que nous n'aurons pas de malheur au cours des prochains jours", confie-t-elle, l'air inquiet.