Les risques d'AVC plus élevés chez les personnes aux revenus les plus modestes

Acticor et son traitement contre l'AVC arrivent sur le marché parisien - Acticor
Les inégalités entre les plus pauvres et les plus riches se traduisent aussi dans le domaine de la santé. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dévoilée ce mercredi révèle d'importantes inégalités sociales relatives aux accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Les AVC constituent l’une des principales causes de mortalité en France. Toutefois, ils sont plus fréquents au sein des populations les plus modestes. Entre 2014 et 2017, les 25% de Français les plus pauvres ont été touchés 40% plus que le quart le plus aisé.
Selon des hypothèses, l'explication tient aux différents facteurs de risque liés aux AVC, notamment l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète, ou encore les consommations de tabac et d’alcool.
10% de chances en moins d’être accueilli dans une unité spécialisée
Chez les plus pauvres, les AVC sont donc plus fréquents, mais à cette première inégalité s'en ajoutent d'autres. L'étude de la Drees révèle qu'ils sont également moins bien pris en charge, notamment dans les unités spécialisées neuro-vasculaire (UNV).
La prise en charge hospitalière diffère selon la gravité de l’état de santé du patient et du type d’accident vasculaire cérébral. Toutefois, un faible niveau de vie est associé à une chance moindre d’être pris en charge en UNV à âge, sexe et nombre de lits dans le département comparables. Les personnes les plus modestes ont ainsi 10% de chances en moins d’être accueillies dans ces unités.
Pour les spécialistes, cette disparité pourrait en partie s'expliquer par une moindre réactivité face aux premiers symptômes.
"Chez les plus défavorisés, les signes d’AVC sont plus rarement reconnus", écrit ainsi la Drees, ce qui entraîne des potentiels retards dans la prise en charge du patient.
"Ces signes pourraient également être moins bien décrits, ce qui peut influer sur l’orientation des patients avec, en conséquence, un allongement potentiel des délais entre l’appel au Samu et la réalisation de l’imagerie (IRM ou scanner) permettant le diagnostic et donc le traitement", décrit la Drees.
Séquelles et mortalité plus élevées
Les AVC représentent une cause importante de handicap en France. Plusieurs séquelles peuvent survenir dont les plus fréquentes sont la paralysie et les troubles du langage. Mais, encore une fois, il existe une forte disparité en fonction de la classe sociale.
"Appartenir aux 25% des personnes les plus modestes augmente le risque de 22% de paralysie qui persiste au-delà de 24 heures. De même pour les troubles du langage où le risque est accru de 11% chez les plus modestes par rapport aux personnes appartenant aux 25% les plus aisées", détaille l'étude.
De la même manière, si l’on compare le risque de décès à caractéristiques démographiques comparables (âge, sexe, vivre seul, état de santé et type de prise en charge), il apparait qu’un niveau de vie élevé est associé à une diminution de 11 % du risque de décès à un an. Au total dans la population, 27% des patients décèdent dans l’année qui suit leur AVC.