Risque de prolifération: comment bien se protéger des moustiques?

Alors que la saison des moustiques commence, l'insecte prolifère encore plus cette année, du fait des inondations qui ont touché le pays. Pour bien s'en protéger, encore faut-il bien choisir son anti-moustique et respecter quelques règles d'utilisation.
C’est une institution célèbre à Paris pour ses vitrines d’un autre temps: rats naturalisés, araignées gigantesques et autres nuisibles. Dans sa boutique spécialisée dans l’élimination des nuisibles en tous genres, dans le centre de la capitale, Reynald Baudet vend notamment des anti-moustiques depuis 33 ans. Parmi les nuisibles les plus courants, celui-ci fait particulièrement parler de lui, puisqu’on pourrait être confronté cette année en France à une prolifération de l'espèce.
Plusieurs épisodes d’inondations ont touché la France ces derniers mois, laissant des eaux stagnantes par endroits, ces eaux étant le milieu de développement favori de ces insectes. En 2013, après les inondations qui avaient touché la Marne, la Haute-Marne et la Meurthe-et-Moselle, on avait assisté à une prolifération des moustiques. Et le scénario semble sur le point de se reproduire cette année.
Prolifération dans 19 départements
Comme le note le site Vigilance Moustiques, qui publie une carte de la présence des moustiques pour cette saison, 19 départements ont enregistré des proliférations inhabituelles et sont placés en vigilance orange, principalement dans le centre de la France.
Mais outre les désagréments causés par les piqûres, il faudra aussi cet été se méfier du moustique tigre, vecteur de plusieurs maladies telles que la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Vigilance Moustiques a aussi publié une carte de sa présence, et place 18 départements du sud de la métropole en vigilance rouge, des zones où l’insecte est implanté et actif. 16 départements sont également en vigilance orange, là où des moustiques tigres sont présents de manière ponctuelle.
Comment bien choisir son anti-moustiques ?
Avec le développement des cas d’infection au virus Zika, les ventes d’anti-moustiques en France sont en forte hausse. Les voyageurs n’étant plus les seuls concernés, les personnes à risque doivent aussi avoir les bons réflexes: femmes enceintes, enfants, personnes allergiques… Mais pour bien se protéger, encore faut-il respecter quelques règles de base.
Tous les dispositifs ne se valent pas, et certains peuvent se révéler très décevants. Le docteur Arezki Izri, médecin parasitologue à l’Hôpital Avicenne (AP-HP), en a testé plusieurs sur lui-même, et n’a pu que constater l’inefficacité de certains, comme les bracelets censés protéger contre les moustiques, ou les billes vendues comme répulsives, à accrocher près d'un lit par exemple.
Se méfier des billes antimoustiques pour bébés
"Le pire, ce sont ces produits qu’on commercialise pour soi-disant protéger un bébé, vous accrochez ça à son berceau ou à sa poussette, et il y a des moustiques qui se posent carrément sur le gadget, et d’autres qui piquent tranquillement à côté", témoigne le médecin.
Les femmes enceintes et les moins de douze ans doivent normalement limiter le recours aux anti-moustiques. Les aérosols sont également à proscrire en présence d’un chat ou d’un poisson rouge.
Pour une protection efficace, notamment lors de voyages en zones tropicales, l'Institut Pasteur invite à choisir un produit en fonction de sa concentration en DEET, le principe actif répulsif.
Aérosols, répulsifs… comment bien les utiliser ?
Avec les produits plus courants, comme les aérosols, les diffuseurs électriques, les répulsifs à appliquer sur le corps ou les vêtements, la rigueur est de mise. "Quand on dit d’utiliser un aérosol tant de secondes, il ne faut pas vaporiser trop longtemps, il faut aérer ensuite, il faut bien vérifier l’âge à partir duquel on peut utiliser les répulsifs. Ce sont des précautions indispensables, explique Thomas Laurenceau, rédacteur en chef du magazine 60 Millions de Consommateurs, qui publie lui aussi quelques recommandations.
En cas d’invasion massive, Reynald Baudet recommande d’utiliser un insecticide à diluer dans l’eau, puis à répartir sous les tables, sur des façades… Mais un tel produit, concentré et puissant, impose bien évidemment certaines précautions. Le mieux est de s’équiper d’un masque, de gants et d’une combinaison au moment de la pulvérisation. "Une fois que l’insecticide est sec, au contact il n’y a plus de danger", précise Reynald Baudet.
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