Covid-19: où en sont les vaccins développés en France par l'Institut Pasteur?
C'est une première. Ce mardi matin, une Britannique âgée de 90 ans, Margaret Keenan, est devenue la première patiente à recevoir le vaccin développé par Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 en dehors des essais cliniques. En France, si la vaccination pourrait commencer dans les semaines à venir pour les patients les plus vulnérables, les recherche se poursuivent également afin de permettre la création d'un vaccin.
Résultats début 2021
Si les laboratoires internationaux ont redoublé d'efforts afin de proposer des immunisations contre le coronavirus le plus rapidement possible, en s'appuyant par exemple sur des technologies innovantes comme l'ARN messager, les chercheurs français avancent également.
L’Institut Pasteur a actuellement trois projets en cours de développement, dont un assez avancé, a expliqué ce mardi sur BFMTV son directeur scientifique, Christophe D'Enfert.
"Un premier projet, dont on a le plus parlé, est basé sur l’utilisation de la rougeole. L’idée est de modifier le patrimoine génétique pour produire en plus la protéine du coronavirus. C’est un projet passé par des études précliniques et le vaccin permet de protéger des animaux", détaille-t-il.
Pour Christophe D'Enfert, de nouveaux résultats quant à l'efficacité de cevaccin devraient être connus dans les semaines à venir.
"Ce projet est entré dans un essai clinique de phase 1 durant l’été et ce que je peux dire, c’est qu’aucun effet indésirable n’a été rencontré chez les 90 volontaires qui l’ont reçu ou ont reçu un placebo. On espère avoir des résultats dans le premier trimestre de 2021. Cela permet, en partenariat avec MSD (un laboratoire pharmaceutique, NDLR) de rentrer dans les autres essais cliniques de phase 2 et 3."
Vers une vaccination intranasale?
En ce qui concerne le deuxième projet actuellement développé par les chercheurs de l'Institut Pasteur, Christophe D'Enfert affirme qu'il s'agit "du même procédé".
"Ici, on va utiliser le lentivirus (un virus à longue durée d'incubation, NDLR). Ce projet avance bien et les résultats précliniques sont favorables. La société Theravectys va s’engager dans un essai clinique de phase 1 et 2. Il permet une vaccination intranasale, ce qui peut avoir des avantages."
Enfin, le troisième projet consiste en "un système de vaccination ADN", qui pourrait dans les prochains jours déboucher sur un essai clinique de phase 2.
"C’est une technologie proche de l’ARN: notre patrimoine génétique est composé d’ADN lu au niveau des gênes pour donner l’ARN, elle-même traduite en protéine. La vaccination ADN consiste à injecter au niveau des cellules une molécule d’ADN qui va permettre une production de protéine de coronavirus, la protéine de spicule", résume-t-il.