Couvre-feu étendu, restrictions prolongées... Les pistes du gouvernement face au Covid-19

Étant donnée la circulation toujours active du virus, les conditions météorologiques et l'inquiétude liée à la souche mutante au Royaume-Uni, l'heure est aux restrictions renforcées.

A priori pas de reconfinement dans l'immédiat, mais un tour de vis supplémentaire. C'est ce que le gouvernement prépare, confronté à une circulation forte du coronavirus, nourrie par les températures hivernales et l'apparition d'une souche mutante au Royaume-Uni. Lors de leur conférence de presse prévue à 18 heures ce jeudi, Jean Castex et Olivier Véran devraient annoncer les adaptations nécessaires au Covid-19, même si rien n'est définitivement acté.

Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'une nouvelle étape avant de pouvoir rééllement mesurer l'impact des fêtes de fin d'année sur la propagation du virus. Le gouvernement, qui surveille l'épidémie "comme le lait sur le feu", envisage notamment de durcir le couvre-feu dans les départements où le Covid circule le plus activement. Une stratégie territorialisée donc, puisque le virus ne circule pas de façon homogène dans le pays.

Vers une extension du couvre-feu?

Depuis le début du mois de janvier, le couvre-feu à 18 heures est déjà entré en vigueur dans 15 départements français. Il n'y aura finalement pas d'annonce ce jeudi soir de nouveaux départements, a appris BFMTV de sources concordantes. En revanche, Jean Castex et Olivier Véran devraient donner des indications sur des départements en tension, qui pourraient être à leur tour concernés après concertation avec les élus.

Le gouvernement considère que le couvre-feu a démontré son efficacité et permis de ne pas perdre le contrôle de l'épidémie. Il a l'avantage de réduire considérablement les interactions sociales en fin de journée, sans pour autant mettre l'économie du pays à l'arrêt.

Plus de faux espoirs?

L'exécutif fait le constat que la feuille de route fixée en fin d'année dernière a créé de grandes déceptions, comme si les secteurs concernés avaient oublié les conditions posées pour leur réouverture.

Contrairement à ce qui avait été initialement esquissé, le monde de la culture n'a pas été déverrouillé le 15 décembre et, cela est désormais certains, les bars et les restaurants ne rouvriront pas le 20 janvier.

Gabriel Attal a promis ce mercredi que le gouvernement allait "donner le plus de visibilité possible aux acteurs qui en ont besoin, avec une part d'inconnu qui demeure sur la circulation du virus".

Mais comment dès lors donner des perspectives sans susciter de faux espoirs? C'est une des difficultés de cette nouvelle étape, qui recèle de nombreuses incertitudes. La stratégie pourrait donc consister à fixer des clauses de revoyure aux différents secteurs concernés, sans donner de calendrier précis. Pas de rendez-vous "libératoire" comme en fin d'année dernière. 

Pas de réouverture des stations de ski

S'agissant des stations de ski, la date du 7 janvier avait été fixée comme clause de revoyure et non de réouverture. Déjà lourdement pénalisé par le manque à gagner lors des vacances de Noël, le secteur des sports d'hiver va devoir encore patienter.

Le gouvernement devra cependant donner là aussi de la visibilité aux professionnels de la montagne qui fondent désormais leurs espoirs sur les vacances de février, lesquelles commencent dans un mois tout juste. 

Une réouverture progressive des lieux culturels?

Dans le secteur de la culture également, la date du 7 janvier était avant tout une date de revoyure. Une réouverture à court-terme n'est pas à l'ordre du jour. L'exécutif devrait tenter malgré tout de donner des perspectives en fixant à terme le cap de réouvertures ciblées et progressives, par exemple en commençant par les musées, en fonction de l'évolution de l'épidémie.

Les bars et restaurants toujours bouclés

Une chose est certaine, il n'y a pas de réouverture à attendre pour les bars et restaurants qui dès le départ, devaient être la dernière étape de réouverture dans le scénario d'une épidémie entièrement maitrisée. Scénario dont nous semblons bien loins.

Le gouvernement devrait néanmoins confirmer la prolongation de son soutien économique au secteur de la restauration, entièrement à l'arrêt depuis le 29 octobre dernier. 

Par Jérémy Brossard avec Jules Pecnard