Comment savoir quand reprendre après un burn-out?

Selon les experts, se remettre d'un burn-out prend environ un an. - Anastasiya S - CC - Flickr
On commence à savoir déceler les signes avant-coureurs d’épuisement professionnel. Plus d’un quart des salariés déclarent que leur travail leur a déjà causé des problèmes psychologiques graves comme la dépression ou le burn-out, selon le baromètre de l’observatoire Cegos publié le 5 décembre.
Savoir quand on est prêt à remettre le pied à l’étrier est toujours aussi difficile. Cela fait dix mois que Julia a quitté son agence d’urbanisme, victime d’épuisement professionnel. Les journées à rallonge de 9h à 20h non-stop, les weekends grignotés pour boucler un dossier, le manque de reconnaissance, voire le mépris de son patron ont eu raison de cette jeune urbaniste dynamique. "La goutte d’eau, ça a été quand en rentrant d’une réunion il s’est plaint que dès qu’il s’éloignait d’un dossier, cela merdait. Je me suis dit qu’il se moquait de moi", enrage encore la Parisienne, qui a coupé toute activité: fini les sorties au cinéma et entre amis.
Un mois: l’effet trompeur des médicaments
Au bout de trois semaines d’arrêt maladie, elle a cru qu’elle pourrait retourner au bureau, au moins le temps de terminer ses dossiers laissés en plan. "Au bout d’un petit mois, quand le patient prend des antidépresseurs ou anxiolitiques, cela va mieux. Il veut reprendre le travail mais c’est bien trop tôt", assure Eric Hennekein, psychologue clinicien. D’ailleurs, une semaine plus tard, Julia a replongé. Elle n’était pas prête. Mais quand le sera-t-elle? Aller consulter le psychiatre tous les quinze jours pour qu’il renouvelle son arrêt de travail et sa prescription d’antidépresseurs la replonge dans un état de mal-être profond. Depuis dix mois qu'elle ne travaille plus, elle tourne toujours au Prozac et ressent encore le besoin de dormir des journées entières.
Quatre mois: la reconstruction
"Au bout de trois, quatre mois, le sujet réémerge, il se recompose, se reconstruit. Il a envie de se lever, de reprendre ses activités", analyse Eric Hennekein. D’ailleurs, le psychiatre renvoie souvent le patient vers un psychologue spécialisé, qui envisage les différentes possibilités, de la rupture du contrat de travail à la reconversion.
"Il ne faut pas systématiser le recours aux antidépresseurs mais quand le sujet est trop mal, ils aident à se relever, estime Eric Hennekein En revanche, il ne faut pas arrêter les médicaments sans aide." Au risque de rechuter.
Un an: la juste distance