Vœux aux Français: ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron
Debout, adossé à une fenêtre donnant sur les jardins de l'Elysée, dans un costume sombre. La posture d'Emmanuel Macron ce mardi soir au moment de présenter ses vœux aux Français à quelques heures de l'année 2020 était la même qu'en la même occasion il y a un an. La situation politique a pourtant changé autour de lui, la grève contre le projet gouvernemental de réforme des retraites éclipsant désormais le mouvement des gilets jaunes. C'est bien sûr autour de l'objet de cette crise que sa parole était la plus attendue.
- "La réforme des retraites sera menée à son terme"
Notant qu'il s'agissait de ses troisièmes vœux présidentiels, il a introduit: "D’habitude, c’est le moment où on renonce à agir avec vigueur pour ne plus fâcher personne avant les élections. C’est l’inverse qui doit se produire. Je m’engage à consacrer toute mon énergie à transformer notre pays pour le rendre plus juste, plus fort, plus humain".
Evoquant l'opposition parfois suscitée dans le pays par la politique de l'exécutif, il a continué: "Je mesure combien les mesures prises peuvent heurter, susciter des craintes, des oppositions. Faut-il renoncer à changer notre quotidien? Non. Ce serait trahir nos enfants, et les leurs après eux." Emmanuel Macron a alors lâché: "C’est pour ça que la réforme des retraites sera menée à son terme car il s’agit d’un projet de justice, et de progrès social". Le chef de l'Etat a assuré que le modèle esquissé garantissait "l'universalité" du système.
"Nous prendrons en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt sans que ce soit lié à un statut", a affirmé Emmanuel Macron. Posant que le principe de responsabilité devait fonder le nouveau système, il a poursuivi: "Il s’agit de garantir l’équilibre du système par répartition qui est le nôtre depuis le Conseil national de la Résistance".
Le président de la République a alors déclaré: "Ne vous y trompez pas, j’entends sur ce sujet les peurs et les angoisses, j’entends aussi beaucoup de mensonges et de manipulations. L’apaisement doit primer. Apaiser ne veut pas dire renoncer." Emmanuel Macron a conclu ce chapitre en chargeant la feuille de route de son Premier ministre, Edouard Philippe: "C’est pourquoi, pour vous, avec les organisations qui le veulent, j’attends du gouvernement d’Edouard Philippe qu’il trouve la voie d’un compromis rapide dans le respect des principes indiqués."
- Macron veut "investir davantage dans l'éducation et la santé"
"Nous changeons les choses, mais il faut parfois rattraper beaucoup de retard. Je veux vous assurer que je ne céderai rien au pessimisme, ni à l’immobilisme. Je suis le garant de nos institutions, de nos forces vives, notre culture, notre solidarité. Je tiens comme vous à ce qui nous lie", a-t-il développé. Continuant de détailler les objectifs de l'exécutif, Emmanuel Macron a lancé: "La baisse de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d'habitation seront des réalités en 2020." Après avoir indiqué son souhait d'"investir d’avantage dans l’éducation et la santé", il a ajouté: "Nous entamerons la revalorisation des carrières des professeurs, des enseignants". Il a également pointé vers une "médecine plus humaine centrée sur le patient."
- 2020, "année du déploiement d'un nouveau modèle écologique"
Emmanuel Macron, souvent accusé de ne pas montrer une fibre écologiste suffisante, a ensuite glissé: "2020 sera aussi l’année du déploiement d’un nouveau modèle écologique. J’attends beaucoup des propositions de la convention citoyenne. Il nous reviendra d’affirmer des choix nouveaux et forts."
Il a bientôt achevé: "Nous devons amplifier ce mouvement et accélérer à toutes les échelles."
- Macron entend "lutter contre les forces qui minent l'unité nationale"
Le chef de l'Etat s'est alors fait plus grave: "2020 doit ouvrir la décennie de l’unité retrouvée de la Nation. Je lutterai avec détermination contre les forces qui minent l’unité nationale. Prochainement, je prendrai de nouvelles décisions sur ce sujet." S'il n'en a pas dit davantage, il a souligné qu'il espérait pouvoir s'appuyer sur les élus locaux sur ce point, et leur a rendu un hommage appuyé: "Je sais pouvoir compter sur tous les élus. Je souhaite avoir une pensée chaleureuse pour les maires de France. Qu’ils soient tous remerciés, ils sont les piliers de la République du quotidien et des territoires, nous avons tant besoin d’eux."
Il a par ailleurs livré sa version du bilan de son action. "Nous avons pu voir les résultats des transformations engagées: plus de 500.000 emplois créés depuis mai 2017, des créations d’entreprises, des usines qui rouvrent. La France n’avait pas connu un tel l’élan depuis des années", a-t-il dit. Dans un langage à la tonalité managériale, il a insisté: "Tout cela, nous l’avons fait. Ces bons chiffres, ce sont d’abord les vôtres. Ces chiffres constituent aussi un encouragement à poursuivre le mouvement engagé".