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Vers une majorité absolue historique pour En marche

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - AFP

Si la vague En Marche! se confirme au second tour des législatives, Emmanuel Macron disposerait d'une majorité inédite à l'Assemblée, au-delà des 400 députés.

Jusqu'à 445 sièges sur 577, soit 77% de l'Assemblée nationale. C'est le score maximum auquel pourrait accéder La République en marche au soir du second tour, le 18 juin prochain. Emmanuel Macron, dont le parti arrive en tête au premier tour avec 32,32%, disposerait du premier groupe au palais Bourbon, avec une majorité absolue pour son seul parti. Mais aussi - possiblement - du deuxième groupe, avec les députés du MoDem, alliés de La République en marche. Il s'agirait d'une situation inédite. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, évoque d'ailleurs un "monopole de la représentation nationale".

Il est monnaie courante que la coalition présidentielle recueille la majorité absolue, comme en 2007 ou en 2012. La probable victoire d'En Marche! se distinguerait surtout par son ampleur, notamment en passant potentiellement la barre symbolique des 400 députés. La formation d'Emmanuel Macron effacerait ainsi des tablettes les précédentes "vagues" aux élections législatives de 1968, 1981 ou encore 1993.

Record historique

En 1968, les élections législatives décidées par le général de Gaulle après la crise de mai reconduisent une très large majorité présidentielle, avec 394 sièges. De même, François Mitterrand, après la dissolution de l'Assemblée nationale dans la foulée de son élection en 1981, avait bénéficié d'une vague rose au palais Bourbon. Grâce à l'union des gauches, le Parti socialiste et le Parti communiste avaient formé une majorité de 333 députés. En 1993, enfin, l'alliance de l'UDF et du RPR avait fait déferlé une vague bleue sur la chambre, avec 472 députés, mais le mariage entre les deux droites avait par la suite connu quelques cahots. 

Si le triomphe électoral esquissé par ce premier tour se confirmait au second, une aussi large majorité serait cependant difficile à manœuvrer et pourrait poser des problèmes d'unité, si bien que le président de la République craignait, selon Le Canard enchaîné, d'avoir "presque trop" de députés.

Louis Nadau