Un succès de la gauche dimanche l'aiderait pour les sénatoriales

Un succès de la gauche aux cantonales des 20 et 27 mars consoliderait sa position en vue des élections sénatoriales de septembre prochain où, pour la première fois sous la Ve République, elle peut espérer y conquérir la majorité. /Photo d'archives/REUTERS - -
PARIS (Reuters) - Un succès de la gauche aux cantonales des 20 et 27 mars consoliderait sa position en vue des élections sénatoriales de septembre prochain où, pour la première fois sous la Ve République, elle peut espérer y conquérir la majorité.
Une telle perspective compliquerait considérablement la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Contrairement aux députés, les sénateurs sont élus dans chaque département au suffrage universel indirect par un collège électoral composé d'environ 150.000 grands électeurs.
Ce collège est composé des députés, des conseillers régionaux élus dans le département, des conseillers généraux et des délégués des conseils municipaux ou de leurs suppléants.
Même si le collège pour élire les sénateurs est composé à 95% de délégués des conseils municipaux, une nouvelle poussée de la gauche aux cantonales donnerait un "petit coup de pouce" à l'opposition dans sa conquête de la présidence du Sénat.
L'arithmétique électorale penche plutôt favorablement du côté de la gauche après ses bons résultats aux municipales de mars 2008 et aux régionales de mars 2010.
Une victoire de la gauche aux cantonales l'aiderait, certes, de façon limitée dans sa stratégie de conquête du Sénat.
Elle avait gagné une vingtaine de sièges en septembre 2008. Il lui faudrait en conquérir autant en septembre pour ravir la présidence du Sénat à l'UMP Gérard Larcher.
L'élection sénatoriale se jouera à quelques sièges près et les négociations entre socialistes et Verts sont tendues. Ces derniers réclament un plus grand nombre de sièges gagnables après leur succès aux élections européennes de juin 2009.
Mais une victoire, surtout si elle est étroite, n'assure pas automatiquement une élection à la présidence du Sénat.
Les courants, les amitiés, voire les arrangements jouent un rôle important à la haute assemblée. L'UDF René Monory puis le RPR-UMP Christian Poncelet, pourtant présidents sortants, en savent quelque chose qui ne furent pas reconduits.
Ils furent battus en séance publique le jour de l'élection, la majorité de droite ayant choisi un autre candidat.
Aussi l'UMP Gérard Larcher fait-il tout pour garder sa présidence même si la gauche l'emportait de justesse le 25 septembre. Les centristes et les radicaux, de gauche comme de droite, font l'objet de toutes ses attentions.
Emile Picy, édité par Yves Clarisse