Quand Hollande envoyait DSK jouer les émissaires auprès de Merkel

Alors que DSK va être entendu, cette semaine, à la barre pour le procès du Carlton de Lille, Le Figaro dévoile un épisode intéressant de la campagne présidentielle de 2012.
Devenu paria de la politique de par ses frasques personnelles, Dominique Strauss-Kahn travaillait encore il n'y a pas si longtemps pour les socialistes. Le Figaro dévoile ainsi un pan de la campagne présidentielle de François Hollande, en 2012. Tandis que DSK était déjà empêtré dans les scandales du Carlton de Lille et du Sofitel, l'ex-directeur du FMI a pourtant dispensé ses conseils auprès de celui qui allait emporter l'élection présidentielle quelques mois plus tard.
La scène se déroule en début d'année 2012. DSK se rend chez un ami patron, Paul Hermelin, chez qui il rencontre en toute discrétion François Hollande, à sa demande, raconte Le Figaro. Le candidat à la présidentielle souhaite discuter avec lui des enjeux politiques à l'international, et bénéficier de son expertise. L'ex-directeur du FMI lui prodigue ses conseils: selon lui, si Hollande gagne, il devra "aller voir Merkel tout de suite". Convaincu, le candidat à la présidentielle lui demande alors d'aller lui-même "sonder les Allemands".
Un conseiller devenu "gênant"
DSK s'exécute, et rencontre Angela Merkel, le président du Parlement européen Martin Schulz, et le président de l'Eurogroupe d'alors, Jean-Claude Juncker, avec qui il discute des intérêts franco-allemands dans l'hypothèse d'une victoire de la gauche. Quelques mois plus tard, le 15 mai 2012, François Hollande, devenu chef d'Etat, embarque à bord d'un avion pour Berlin, comme le lui avait préconisé DSK.
Entre temps, l'émissaire discret est devenu officiellement persona non grata sous les ors de l'Elysée, et sa "mission" bien vite oubliée. Lui, ne manque pas depuis de dire tout le mal qu'il pense de la politique menée par François Hollande et le gouvernement Valls.
Son audition mardi en tant que prévenu lors du procès du Carlton de Lille sera sans nul doute scruté de près par ses anciens amis socialistes.
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