Présidence de l'UMP : Copé, Fillon, disparition ?

Le parti d'opposition va vivre ce dimanche une cruciale pour sa survie. Dès 9h30, la Commission des recours s'est réunie pour décider si oui ou non elle accepte la médiation d'Alain Juppé. François Fillon y est favorable, Jean-François Copé moins...
Alain Juppé va-t-il parvenir à sauver son bébé UMP ? Le parti joue sa survie avec une rencontre, la première depuis le début de la crise, des deux rivaux François Fillon et Jean-François Copé sous l'égide du maire de Bordeaux et premier président du rassemblement de droite.
Pourtant, celui-ci se retrouve d'ores et déjà à la tête d'une médiation très fragilisée. Alain Juppé a d'ailleurs estimé avoir "très peu de chance" de réussir. "S'ils n'acceptent pas, je n'ai aucun pouvoir pour imposer quoi que ce soit", a-t-il dit sur Europe 1, ajoutant être "réaliste" sur ce dossier.
Après une journée de trêve médiatique samedi, le feuilleton né il y a une semaine du vote des militants pour désigner un nouveau président à leur formation va sans nul doute connaître de nouveaux rebondissements.
Premier rendez-vous: depuis 9 heures 30 au siège du parti, la Commission des recours s'est réunie.
>> Qu'est-ce que la Commission nationale des recours de l'UMP ?
Censée dire le droit en cas de contentieux électoral, celle-ci se trouve au centre d'une bagarre entre fillonistes et copéistes.
Les partisans de l'ancien Premier ministre jugent qu'elle est aux mains de leurs adversaires et ne veulent pas prendre ses décisions pour argent comptant, préférant s'en remettre à Alain Juppé pour arbitrer.
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Les amis de Jean-François Copé jouent au contraire le légalisme à fond : de leur point de vue cette commission est la seule valable au vu des statuts du parti et son jugement sera souverain. Ils émettent en revanche les plus grandes réserves sur la proposition d'arbitrage d'Alain Juppé.Second rendez-vous : à 11 heures le président de la commission, le copéiste Yanick Paternotte, tiendra une conférence de presse. De ce qu'il dira dépendra beaucoup de la suite. S'il désigne un gagnant sans autre forme de procès la "médiation Juppé" se retirera, indique-t-on dans l'entourage du maire de Bordeaux.
Troisième rendez-vous (si le scénario tient jusque là) : à 19 heures l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac réunira les deux belligérants. Pour le moment l'endroit est tenu secret. "Ce pourrait être à l'Assemblée nationale, ou dans un lieu totalement neutre comme un grand hôtel", rapporte un responsable du parti.
Nicolas Sarkozy en embuscade
Derrière les deux prétendants pour 2017, l'ancien président Nicolas Sarkozy "suit l'affaire de très près", selon un proche de l'ancien chef de l'Etat. Soucieux de se ménager la possibilité de revenir sur le devant de la scène, ce dernier "n'acceptera jamais qu'Alain Juppé s'empare des rênes des l'UMP", selon le même. Un scénario de remise en selle du maire de Bordeaux qui en inquiète plus d'un dans le parti.En attendant, les dégâts dans l'opinion semblent importants: dans un sondage publié dimanche par le JDD, 71% des Français et 67% des sympathisants UMP estiment que ce serait "une bonne chose" de refaire l'élection.
Les deux adversaires perdent également pas mal de points dans leur rangs: la cote de popularité de François Fillon parmi les sympathisants UMP est passée de 90% avant l'élection à 86% après, les chiffres pour Jean-François Copé passant de 76% (avant l'élection) à 55% (après).
>> Copé considéré par les Français comme responsable de la crise à l'UMP
Ironie des choses, François Fillon reste toutefois... le meilleur opposant à François Hollande par 30% des Français, loin devant Jean-François Copé (19%), selon un sondage BVA pour Le Parisien/Aujourd'hui de dimanche.
Pourtant, chez les sympathisants de droite, Jean-François Copé est en tête.
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