L'ultimatum d'Aubry à Hollande, le "seul à pouvoir" viser 2017

La maire de Lille Martine Aubry - Philippe Huguen - AFP
"Personne ne s'exprimera à l'issue de la réunion, priorité aux débats internes". Le message des proches de Martine Aubry, relayé par François Lamy, était clair mardi soir après la réunion qui les a réunis au lendemain de douloureuses élections départementales. Au menu donc, "tirer les conséquences politiques d'un scrutin qui modifie fortement le paysage politique français", qualifier la campagne menée par Manuel Valls de "faute profonde" mais aussi se pencher vers l'avenir. Le Congrès de Poitiers qui réunira les socialistes du 5 au 7 juin prochain d'abord puis, à plus long terme, la présidentielle de 2017.
Il a donc été question de la place que doivent occuper les "aubrystes", une centaine mardi, situés à la gauche du PS et qui ne cachent pas des accointances certaines avec les désormais célèbres députés frondeurs. Faut-il déposer une motion? Ces textes programmatiques, constituées des multiples contributions dont celle déjà déposée par l'ex-ministre, et qui doivent être déposés avant le 11 avril prochain. Avant de trancher, Martine Aubry attend "des signes forts et non des vaguelettes" de la part de l'exécutif sur les questions économiques, rapporte Le Figaro mercredi.
Un ultimatum à Hollande, le "seul à pouvoir se représenter en 2017"
Et attendant, la maire de Lille a prévenu ses soutiens mais aussi les huiles du PS qu'elle ne prend aucun risque et que toutes les situations sont envisagées.
"Je prépare un texte profondément révisé de la contribution de Cambadélis mais aussi une motion", a-t-elle assuré dans une forme d'ultimatum indirect.
La cause de son hésitation est aussi que deux options existent: dans un cas on la taxera de diviser sa famille politique, dans l'autre son inaction conduira à éteindre la contestation. D'autant qu'en additionant les courants portés par Benoît Hamon ou Arnaud Montebourg, la motion pourrait peser lourd, à deux ans du prochain scrutin présidentiel.
Mais dans le fond, plus que François Hollande, qui était son adversaire lors du second tour de la primaire à gauche et qu'elle a rencontré il y a quelques jours, c'est bien Manuel Valls qui cristallise les critiques. Car si Martine Aubry juge que le chef de l'Etat "est le seul à pouvoir se représenter en 2017", selon Le Figaro, elle a adressé dans le huis clos de ses amis un avertissement au Premier ministre qui voulait en finir "avec la gauche passéiste" dans un entretien à L'Obs. Une période dont la maire de Lille "est fière".