Municipales: PS et RN fustigent la fin des étiquettes politiques dans les petites communes

Le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'une mesure visant les municipales serait en cours d'arbitrage, à propos du seuil en nombre d'habitants en dessous duquel les listes ne sont plus obligées d'afficher leur couleur politique.
Le seuil en termes de nombre d'habitants d'une commune en dessous duquel l'attribution d'une couleur politique ne sera plus obligatoire est en cours d'arbitrage au ministère de l'Intérieur. Une mesure fustigée par le Parti Socialiste et le Rassemblement national qui ont dénoncé une "mesure purement électoraliste" et une "lourde atteinte à la démocratie", dans la perspective des élections municipales de 2020.
Connaître l'appartenance politique ne serait "pas indispensable"
Evoquant un système actuel "pas forcément adapté" pour ces communes - avec un seuil à 1.000 habitants -, le ministre Christophe Castaner a indiqué mercredi qu'il pourrait être "parfaitement envisagé de fixer un seuil, à 3500 à 9000 habitants, en deçà duquel l'appartenance politique aux grands courants politiques que nous connaissons n'est pas indispensable".
Le ministère de l'Intérieur fait valoir que l'attribution d'étiquettes dans ces communes "s'avère de plus en plus difficile" avec "des listes qui se revendiquent comme apolitiques ou citoyennes". En 2013, l'abaissement du seuil du scrutin de liste aux communes de 1000 habitants et plus a de facto augmenté le nombre de candidats concernés par cette disposition.
Pour le PS, un "tour de passe-passe électoral grossier"
Dans un communiqué, le PS a déploré un "tour de passe-passe électoral grossier": "les électrices et électeurs ont le droit de savoir pour qui ils votent !", a-t-il lancé.
A six mois des municipales, le parti voit dans ce projet une stratégie de la majorité pour "faire un coup double": LaREM, en manque de "candidats en nombre satisfaisant", "dissimule son incapacité à se faire correctement représenter" en mars 2020. "Et là où il en présentera, il espère, par la dissimulation, pouvoir échapper à la sanction" des électeurs.
2) Et là où il en présentera, il espère, par la dissimulation, pouvoir échapper à la sanction que les électrices et électeurs s’apprêtent à lui infliger. 👇👇👇👇
— Parti socialiste (@partisocialiste) October 10, 2019
LaREM tenterait pour la droite de "masquer une future claque"
Au Rassemblement national, Gilles Pennelle, directeur de campagne du parti pour les municipales, s'est dit "totalement opposé" à cette mesure "purement électoraliste", destinée à "masquer la déroute prévisible de LaREM" à ce scrutin. "Dans ces communes de moins de 9.000 habitants, LaREM sera inexistante. En voulant dépolitiser les candidats, il y a une volonté de masquer la déroute prévisible de LREM", a-t-il affirmé à l'AFP.
A droite, Olivier Marleix, député LR d'Eure-et-Loir, fait la même analyse. "Comment essayer de masquer une future claque de LaREM aux élections municipales? Ne plus prendre en compte les petites communes majoritairement à droite", a-t-il tweeté.
Comment essayer de masquer une future claque de LaREM aux élections municipales ? Ne plus prendre en compte les petites communes majoritairement à droite. @lesRepublicains. Trop fort @CCastaner 😜communes https://t.co/mZWpPlVojE via @Le_Figaro
— 🇫🇷 Olivier Marleix (@oliviermarleix) October 9, 2019
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