Municipales à Paris: la mode des candidats "hors parti"

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Dans le climat actuel, chacun se trouve de bonnes raisons de se méfier des étiquettes politiques. Prenons les élections municipales à venir à Paris. Alors que chez La République en marche, six prétendants se font la course pour obtenir l'investiture du parti présidentiel, d'autres tentent de s'extraire de la voie classique.
Lundi, le député de centre-droit Pierre-Yves Bournazel a déclaré sa candidature dans les colonnes du Parisien. Souhaitant à tout prix éviter de participer à la lutte qui s'engage chez Les Républicains, il déclare vouloir défendre "une candidature indépendante des partis".
Bournazel enjambe la primaire LR
Cinq ans après avoir participé à la primaire UMP des municipales de 2014, qui l'a vu arriver en troisième, loin derrière Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre-Yves Bournazel a compris la leçon. Pas question de revivre l'expérience face aux élus LR Jean-Pierre Lecoq, Florence Berthout et, surtout, Rachida Dati.
Au lieu d'être un pion dans une énième guerre intestine dont la droite parisienne a le secret, l'intéressé choisit donc d'enjamber le processus - au risque d'être isolé. Quand bien même certains barons LR de la capitale, comme Claude Goasguen, appellent publiquement la droite et le centre-droit à se rallier à la candidature Pierre-Yves Bournazel.
Hidalgo évoque une "plate-forme citoyenne"
À gauche, même son de cloche, mais pas pour les mêmes raisons. Dans Le Parisien de ce mercredi, la maire socialiste sortante Anne Hidalgo défend son bilan face aux lecteurs. Sans déclarer sa candidature, elle prévient qu'il va "falloir réinventer" les formes d'expression politique.
"Si je décide de me représenter à Paris, je ne serai pas la candidate d'un parti mais d'une plate-forme citoyenne", précise-t-elle ensuite.
La méthode Macron calquée sur Paris... retournée contre le candidat de Macron? Pas uniquement, car si Anne Hidalgo esquisse cette voie, c'est bien parce que la bannière qui lui a permis de l'emporter en 2014, celle du Parti socialiste, est aujourd'hui dévitalisée. Interrogée sur la place du PS dans le débat public, Anne Hidalgo prend bien soin d'affirmer qu'il n'est pas mort, tout en ajoutant que "quelque chose renaîtra, avec l'écologie comme point de départ". Des propos qui laissent envisager une élection municipale parisienne sans tête de liste socialiste... Du moins pour l'instant.
Adieux au PS
Pour Gaspard Gantzer, ancien conseiller politique de François Hollande à l'Élysée, membre du PS pendant une quinzaine d'années, la voie semble encore plus étroite.
En 2017, il s'était déjà en partie débarrassé de ses oripeaux socialistes en acceptant, l'espace de 24 heures, l'investiture LaREM pour les législatives à Rennes. Aujourd'hui, il se présente à Paris - sa ville natale - sous l'étiquette "Parisiennes, Parisiens". Mardi, Le Monde révélait quelques-uns de ses 34 futurs "chefs de file", parmi lesquels se trouvent une ex-journaliste et un ancien conseiller de Manuel Valls à Matignon.
Dans Le Parisien ce mercredi, il évoque son respect vis-à-vis de Bertrand Delanoë, dont il a été un temps le conseiller et porte-parole à la mairie, mais prend soin de ne pas revendiquer son soutien.