Pour François Bayrou, Nicolas Sarkozy divise le pays comme Donald Trump

François Bayrou en avril 2016 - Joël Saget - AFP
Coup de griffe contre Nicolas Sarkozy. François Bayrou, le président du Modem, était ce jeudi matin l'invité de LCI. Le maire de Pau et ancien député des Pyrénées-Atlantiques en a profité pour égratigner l'ancien président de la République et candidat à la primaire de la droite.
François Bayrou a en effet longuement dénoncé la stratégie politique de l'ancien patron de Les Républicains. "Nicolas Sarkozy a choisi de rechercher le succès électoral par la division du pays en obsédant les Français sur l'origine, la religion, l'identité, les ancêtres", a-t-il regretté, pointant la polémique autour des ancêtres "gaulois" des Français.
"C'est d'une stupidité crasse"
"Pour définir l'identité de la France, à condition qu'il y ait besoin de le faire, on ne regarde pas vers l'avenir mais vers l'origine. Et ça devient une obsession. Vous, vous n'êtes pas membre du peuple français parce que vous avez gardé le souvenir de vos origines, c'est d'une stupidité crasse et c'est surtout complètement régressif. Il y a là, les médecins diraient, une névrose".
Interrogé pour savoir s'il pensait que Nicolas Sarkozy était névrosé, François Bayrou a répondu:
"Nicolas Sarkozy sait très bien ce qu'il fait, il cherche des voix pour la primaire. Il a compris une loi électorale que Donald Trump a très bien comprise aux Etats-Unis, qui est que c'est en disant les choses les plus choquantes qu'on fait des voix, parce que ça excite (...) ce que les gens ont en eux de rancœur, de colère rentrée. Et il pense que c'est avec ces sentiments-là qu'il va gagner la primaire. Je trouve que c'est une démarche qui ne sert pas l'avenir du pays."
Nicolas Sarkozy, un Donald Trump français?
Concernant la comparaison avec le candidat républicain en course pour l'élection présidentielle américaine, le centriste a rétorqué à la question évoquant Nicolas Sarkozy en Donald Trump français: "Je ne veux pas employer des mots comme ça, il y a évidemment un parallélisme."
François Bayrou a par ailleurs rappelé son soutien à Alain Juppé, également candidat à la primaire de la droite. Mais si l'ancien maire de Bordeaux n'était pas choisi par les sympathisants à l'issue de la consultation qui se tiendra au mois de novembre, le président du Modem pourrait s'engager dans la course à l'Elysée. "Si Nicolas Sarkozy gagne, je prendrai mes responsabilités", a-t-il rappelé.