Manifestation anti-Hollande: ces slogans qui ne passent pas

Quelques milliers de manifestants ont défilé, dimanche 26 janvier, pour réclamer le départ de François Hollande. - -
Condamnée par nombre de politiques, la manifestation "Jour de colère" fait également l'objet du courroux de deux associations, le Crif et le Mrap. Ces dernières ont en effet condamné, lundi, la "haine" et la "violence" des "slogans xénophobes, racistes et antisémites" qui auraient été lancés la veille à Paris, lors de la manifestation réclamant le départ de François Hollande.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a ainsi dénoncé "avec la plus grande fermeté la violence des slogans xénophobes, racistes et antisémites". "Ils sont le fait, ajoute-t-il dans un communiqué, d'une minorité d'extrémistes dont les références historiques et les opinions tournent le dos à notre République, à notre démocratie et aux valeurs de tolérance qui font la grandeur de notre pays".
Le Crif rappelle que "la France républicaine" célèbre ce lundi l'anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz.
Les organisateurs "ont semé le vent de la haine"
Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), cette manifestation "agrégeait dans la même haine antirépublicaine, les chrétiens intégristes homophobes et les nationalistes racistes islamophobes, renforcés par la composante radicale du public de l'antisémite Dieudonné".
"Les organisateurs, poursuit le Mrap dans un communiqué, ayant semé le vent de la haine, ne pouvaient que récolter la tempête de la violence en fin de cortège."
Le Mrap demande que les "coupables de ce déferlement de haine antisémite soient lourdement sanctionnés".
La manifestation, à l'issue de laquelle plus de 250 personnes ont été placées en garde à vue, a été émaillée d'incidents entre quelques centaines de manifestants et les forces de l'ordre dimanche soir au moment de la dispersion.
Les politiques se désolidarisent
Auparavant, plusieurs membres de la classe politique s'étaient complètement désolidarisés des manifestants. "Ce que nous avons vu hier n'a rien à voir avec l'idée que je me fais de la République" a par exemple déclaré lundi Jean-François Copé, le président de l'UMP.
Luc Chatel (UMP) avait par contre assuré sur Radio J qu'il "comprenait" la démarche du collectif "Jour de Colère" même s'il ne "soutenait pas" sa manifestation. Des propos vivement critiqués par David Assouline, porte-parole du PS, pour qui le principal parti d'opposition doit "prendre clairement ses distances vis à vis d'un mouvement hétéroclite dont le seul ciment est la haine de la République".