Régionales: Raffarin salue "le coup de maître" de la gauche
Quelle nouvelle stratégie pour Les Républicains? Après les élections régionales ou la droite a remporté sept régions, plusieurs voix se sont élevées au sein du parti dirigé par Nicolas Sarkozy pour demander un changement de stratégie.
"La tâche est immense. Dans ce scrutin, il y a une chose claire: il y a eu un sursaut républicain pour empêcher le Front national de conquérir une région. Ça c'est une très bonne nouvelle, le sursaut républicain a été très important. Et ça, pour l'image de la France, pour le combat de la République, je pense que c'est un point très important", a réagi Jean-Pierre Raffarin, lundi matin sur BFMTV-RMC, saluant la stratégie de Manuel Valls et le retrait de candidats socialistes au profit des candidats Les Républicains pour faire barrage au FN.
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Raffarin salue le "coup de maître" de la gauche
"La gauche a fait un coup de maître", a-t-il assuré. "Ce que demandent les électeurs à la politique, c'est d'être désintéressée. Et les socialistes ont dit ‘nous sacrifions nos candidats pour empêcher le FN’, c'est un acte désintéressé fort", a applaudi Jean-Pierre Raffarin... avant de s'en prendre à la stratégie défendue par son propre camp.
"Pour moi le 'ni-ni' est une mauvaise stratégie. On ne peut pas même sur le même plan tous le monde au Parti socialiste et le FN", a-t-il assuré, estimant lui aussi -après Alain Juppé et François Fillon- que la ligne politique à droite devait être "clarifiée".
Une pique à Nicolas Sarkozy qui s'est toujours montré opposé au retrait ou aux alliances entre droite et gauche pour mettre le FN en échec. "Le pire pour nous serait de nous tapir dans notre coin et de laisser les socialistes seuls", a-t-il poursuivi. "Je pense que nous devons travailler avec le gouvernement car le Front national est un adversaire commun et que nous l'avons battu ensemble dans les élections. Il faut le battre ensemble par l'action et donc il y a des actions communes que nous devons engager",
Raffarin prêt à travailler avec le gouvernement
Mais, ce scrutin a également un autre enseignement, selon Jean-Pierre Raffarin, celui des "majorités impuissantes". "Nous sommes dans une impasse. Pour gagner, la gauche est obligée de constituer des majorités ingouvernables, et la droite est dans une situation symétrique. On doit repenser les clivages politiques", a-t-il appelé de ses voeux, défendant "une autre géographie politique". "Créons une autre géographie politique car celle que nous connaissons actuellement ne fonctionne plus", a-t-il poursuivi. Pour l'ancien Premier ministre, les clivages politiques actuels sont caduques, et il est aujourd'hui possible de travailler "avec les patriotes d'ouverture", par opposition aux "patriotes de la fermeture".
Avec un exemple: l'emploi. Jean-Pierre Raffarin a réclamé qu'il soit remis au centre des débats politiques, se proposant de participer à des échanges communs sur ce sujet prioritaire pour les Français. "On ne va pas gouverner ensemble, mais on peut travailler ensemble", a-t-il défendu.