Propos de Fillon sur le FN: concert de critiques

François Fillon - -
Le revirement de François Fillon sur la question du FN provoque la stupeur chez les responsables de droite mais aussi à gauche.
Vendredi à Nice, à la veille de l'université d'été frontiste, l'ancien Premier ministre ne s'est pas contenté de renvoyer dos à dos le PS et le FN en matière de "sectarisme". Il a carrément jeté aux orties la ligne officielle de son parti du "ni-ni" (aucune consigne de vote en cas de duel PS-FN) ainsi que celle, plus ancienne, du "front républicain" (choix du candidat non-FN).
"Vision choquante"
Premier à réagir parmi les poids lourds du mouvement, Jean-Pierre Raffarin, fervent soutien de Jean-François Copé dans la bataille contre Fillon pour la présidence du parti en novembre dernier, a sonné l'"alerte rouge". A ses yeux, "le vote FN est une ligne de fracture pour l'UMP". "C'est notre pacte fondateur qui est en cause", écrit l'ancien Premier ministre, chef de file des centristes du mouvement créé par Jacques Chirac.
Du côté des centristes de l'extérieur, les responsables de l'UDI - qui ont tout à gagner d'un virage à droite de l'UMP - n'ont pas tardé à donner également de la voix. Les propos de François Fillon constituent "un vrai séisme", a lâché l'ancien ministre Hervé Morin. "Séguin (Philippe, ex-mentor de Fillon) doit se retourner dans sa tombe!", s'est indigné l'ex-secrétaire d'État Yves Jégo. L'UMP avec comme "prétention d'incarner la droite et le centre est morte cette semaine", a tranché le parton du mouvement Jean-Louis Borloo.
A gauche, la façon dont François Fillon avait renvoyé dos à dos le PS et le FN en matière de "sectarisme" est une "vision choquante". "L'ancien Premier ministre François Fillon a une définition bien étrange du sectarisme, une vision étrange et pour tout dire choquante, de la part d'un ancien Premier ministre qui se proclame héritier du gaullisme et qui a été le compagnon de Philippe Séguin, qui aurait trouvé ce mot, sectarisme, bien petit, bien rabougri", a lancé le ministre de l'Intérieur.