Dépenses de Sarkozy en 2012: 4 mises en examen dans une nouvelle affaire

De nouvelles dépenses du candidat Sarkozy en 2012 intéressent la justice. - AFP
Une nouvelle épine dans le pied du président des Républicains? Quatre personnes ont été mises en examen dans une nouvelle affaire concernant les dépenses du candidat Nicolas Sarkozy lors de la campagne pour la présidentielle de 2012. Ces dépenses, qui intéressent la justice, sont distinctes de celles qui concernent la société d'événementiel Bygmalion.
Parmi les personnes mises en examen figurent le trésorier de la campagne et député Les Républicains, Philippe Briand, ainsi que le directeur de campagne, Guillaume Lambert. Les mises en examen concernent aussi un expert-comptable de la campagne et l'un des avocats de l'UMP (devenu depuis Les Républicains), Philippe Blanchetier.
Factures manquantes
La justice soupçonne que certaines dépenses comme des tracts de campagne, des t-shirts, des sondages, la location de salles, l'aménagement du QG de campagne ou encore des transports en train, n'ont pas intégré les comptes officiels du candidat Sarkozy. Les juges ont trouvé trace du paiement de ces dépenses mais par l'UMP.
Le 26 octobre dernier, le parquet de Paris avait pris un réquisitoire supplétif pour permettre aux juges d'instruction d'étendre leur enquête sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour se pencher sur de nouvelles dépenses suspectes qui s'élèvent à 10 millions d'euros. Outre les sommes inscrites au budget de l'UMP, s'ajouteraient des factures manquantes de la société Agence Publics, qui était notamment le prestataire pour le meeting de Villepinte.
Les Républicains "prudents"
Les quatre hommes mis en examen étaient déjà poursuivis par la justice, parmi treize autres prévenus, pour "abus de confiance", "escroquerie" et "complicité de financement illégal de campagne" dans le cadre de l'enquête pour l'affaire Bygmalion, qui porte sur un système présumé de fausses factures engendrant un financement illégal de campagne.
A l'annonce de cette nouvelle enquête, Guillaume Peltier, porte-parole du parti Les Républicains, a expliqué vouloir "resté prudent". "Qui sait si c’est une farce?, a -t-il réagi sur BFMTV. Moi, je ne commente jamais une enquête judiciaire qui est en cours, quelle qu’elle soit. C’est à la justice de dire le droit."
18,5 millions d'euros détournés?
Aux yeux des enquêteurs, ces fausses factures Bygmalion, établies pour des conventions de l'UMP qui n'ont jamais eu lieu, ont permis de détourner sur le parti quelque 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings qui auraient dû être inscrites dans le compte de campagne signé par Nicolas Sarkozy. La fraude aurait permis de présenter un budget dans les clous, c'est-à-dire sous le plafond légal de 22,5 millions d'euros, alors qu'il était largement dépassé en raison de la multiplication des meetings.
Des cadres de Bygmalion ont reconnu la fraude, tout comme Jérôme Lavrilleux, l'ancien bras droit du patron de l'UMP de l'époque Jean-François Copé. Entendu en septembre, M. Sarkozy a réfuté un dérapage des coûts de sa campagne, une "farce" selon lui, tout en mettant en avant la responsabilité de l'UMP et de Bygmalion dans les fausses factures.