BFMTV
Les Républicains

Copé : "un chef c'est fait pour cheffer"

Jean-François Copé à Chartres, lundi soir.

Jean-François Copé à Chartres, lundi soir. - -

La réunion publique s'est vite transformée en séance de psychothérapie de groupe, lundi soir. Certains militants on regretté le "cauchemar" de l'élection à l'UMP.

Après Nancy le 2 décembre, Jean-François Copé, président proclamé de l'UMP mais contesté par son rival François Fillon, est allé lundi soir à la rencontre de 250 militants UMP réunis dans une salle de la mairie de Chartres.

La ville est dirigée par son ami, le député Jean-Pierre Gorges. Etaient également présents la députée Laure de la Raudière, le sénateur Albéric de Montgolfier et l'ex-député et maire de Dreux, Gérard Hamel, filloniste.

Pas "élu pour 200 ans"

Accueilli à son arrivée par des bravos mêlés à quelques huées et sifflets, il a d'abord rappelé qu'il ne fallait "pas se voiler la face" et que l'UMP vivait "une crise d'une ampleur inédite" depuis l'élection du 18 novembre.

Il a réaffirmé son opposition à un nouveau vote, comme le veut François Fillon, estimant que "le plus important", "dans les 15 mois qui viennent", c'était de "se mettre ensemble pour gagner les élections municipales" en 2014 et proposant à nouveau de remettre son mandat en jeu après cette échéance.

"Je serais élu pour 200 ans, je dirais 'oui c'est un problème'. Le mandat, c'est trois ans et je prends l'initiative de moi-même de le réduire par deux. Mais ceux qui me combattent disent 'non, c'est pas assez, il faut qu'on revote tout de suite parce que t'as gagné, c'est pas normal'".

Votre élection, un genre de putsch

"Je peux comprendre que, depuis Paris, ce qui compte c'est d'avoir le poste pour la suite, pour 2017. Je ne suis pas fou (...) Mais être le patron de l'UMP, c'est un métier, comme disait Chirac, un chef c'est fait pour cheffer, c'est pas juste avoir la tête dans les étoiles et attendre qu'on vous apporte votre destin sur un plateau (...) Je suis plutôt connu pour être un bon organisateur", a lancé Jean-François Copé.

"Pas pour les élections en tout cas !" lui a alors lancé un militant, hué par des pro-Copé. "Vous avez raison, il faut vider notre sac", lui a répondu Jean-François Copé. "Ce serait beaucoup plus facile pour moi de rester planqué dans mon coin", a-t-il dit en cédant la parole à la salle.

"Moi ce que je voulais c'est qu'on revote (...) Votre élection aujourd'hui je ne peux pas l'accepter. Pour moi c'est un genre de putsch que vous avez commis!", a lâché un militant accueilli par des "Ohhh" de réprobation des copéistes.

Après deux bonnes heures de débat, un militant a finalement mis tout le monde d'accord en lançant "Et comment va Nicolas Sarkozy ?", une question accueillie par des "Nicolas, Nicolas". "Il est bien malheureux de tout ce qui se passe. Il est vraiment temps que tout ça s'arrête", a répondu Jean-François Copé en promettant: "de toute façon, on trouvera une solution".

D. N. avec AFP