Claude Guéant: "je n'ai pas commis les infractions qu'on me reproche"

Claude Guéant le 29 janvier 2014 à Paris. L'ex-ministre de l'Intérieur a été mis en examen pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale. - Fred Dufour - AFP
Après sa mise en examen samedi pour faux, blanchiment de fraude fiscale et fraude fiscale, Claude Guéant organise la riposte. L'ancien ministre de l'Intérieur, proche de Nicolas Sarkozy, se défend lundi matin. "Rien dans ce dossier ne constitue une preuve des infractions qui me sont reprochées", avance-t-il sur RTL. "Je n'ai pas commis ces infractions, je suis un homme honnête et je le prouverai".
"Je ne suis pas affaibli, au contraire"
Les juges s'interrogent sur la vente de tableaux flamands à un avocat malaisien, qui viendrait justifier un virement de 500.000 euros reçus sur le compte de Claude Guéant depuis la Malaisie. La valorisation de ces oeuvres a depuis été contestée par plusieurs experts. "Il est inexact que ces tableaux n’aient pas la valeur de leur vente", affirme Claude Guéant, qui s'appuie sur l'avis d'experts, "les meilleurs qui existent". "Je ne suis pas affaibli, au contraire", poursuit l'ex-ministre de l'Intérieur, qui a désormais connaissance du dossier. "Je vais enfin savoir ce qu'on me reproche et je vais pouvoir me défendre".
Accusé d'avoir joué un rôle dans les flux financiers qui ont abouti au versement des 500.000 euros sur le compte de Claude Guéant, Khalid Ali Bugshan a également été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Le nom de cet homme d'affaires saoudien était déjà apparu dans l'affaire Karachi, une enquête politico-financière sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur via des rétrocommissions présumées sur un contrat d'armement avec l'Arabie saoudite. Claude Guéant assure ne connaître le nom de cet intermédiaire présumé que par la presse et ne l'"avoir jamais rencontré ou eu au téléphone".
Une origine politique à cette affaire?
L'enquête qui vaut sa mise en examen à Claude Guéant est née d'accusations de dignitaires kadhafistes qui ont affirmé à partir de 2011, sans apporter de preuve, que Nicolas Sarkozy avait bénéficié d'un financement de la Libye de Kadhafi pour sa campagne présidentielle en 2007. Ouverte en avril 2013 notamment pour "corruption active et passive" et "trafic d'influence", l'enquête a été confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman.