Le gouvernement renonce aux « destructions massives »

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Aucune maison située dans les zones à risques en Vendée et en Charente-Maritime ne sera rasée sous la contrainte dans l'immédiat, déclare le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu. Peu après la tempête qui a fait 53 morts et de gros dégâts dans la nuit du 27 au 28 février, des "zones noires" avaient été définies par les pouvoirs publics, qui recommandaient la destruction de plus de 1.500 logements. Après une levée de bouclier des associations de riverains, elles ont été rebaptisées "zones de solidarité" et il n'est aujourd'hui plus question de raser des logements avant une enquête approfondie.
Apparu : « Aucune maison ne sera rasée sous la contrainte »
Le premier zonage établi « ne peut en aucun cas être considéré comme des zones de destruction massive », déclare Benoist Apparu. « Dans l'immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte », assure-t-il, avant d’expliquer en détails le calendrier : « On a fait une première étape : les zones dites "noires", dans lesquelles on propose aux gens de racheter leur maison, s’ils le souhaitent. Deuxième étape, qui a commencé ce lundi : nous envoyons des commissaires-enquêteurs, qui, parcelle par parcelle, c’est-à-dire maison par maison, vont préparer le dossier d’enquête publique, qui peut déboucher, à terme, sur une expropriation, à condition bien évidemment, que le juge l’autorise. »
Une enveloppe de 450 millions d'euros est prévue par l'Etat pour indemniser les propriétaires. A ce jour, a précisé Benoist Apparu, le rachat de 29 maisons en Charente-Maritime et 38 en Vendée a été finalisé.
Un habitant de Vendée : « On ne sait absolument pas où on en est »
Joint par RMC, Jacques Morin, retraité habitant à l'Aiguillon-sur-Mer (Vendée), réagit : « On ne sait absolument pas où on en est. C'est très bien de nous dire qu'il n'y aura pas de destruction massive. Mais moi j'ai eu 90 cm d'eau dans ma maison qui ont stagné pendant deux heures. Si on me dit "vous restez sur place", j'aurai une décision à prendre. Mais je ne sais pas ce que je ferai. C'est le montant de l'indemnisation qui me guidera dans ma décision ».