Le baromètre des éditorialistes: François Fillon "essaie d'enjamber les affaires"

Les éditorialistes de BFMTV analysent le changement d'approche de François Fillon après la présentation de son programme ce lundi. Le candidat du parti Les Républicains essaie à la fois d'adoucir la présentation de son programme souvent jugé brutal et de mettre les affaires judiciaires derrière lui.

> "Souligner le volet redistribution"
"François Fillon souligne l’aspect redressement et l’aspect redistribution, et essaie de minorer l’aspect effort et l’aspect réduction des dépenses. Il essaie d’enjamber ses affaires, de convaincre d’abord sur son programme. Il essaie de se positionner comme un candidat qui poursuit campagne contre vents et marées (…), il veut d’abord montrer à ses électeurs et aux Français que son programme peut redresser la France, mais aussi redistribuer un peu de pouvoir d’achat."

> "Les affaires ont des conséquences même quand il annonce son programme"
"Quand François Fillon dit que les affaires sont derrière lui et qu’il s’en remet au suffrage universel, je note quand même qu’il y a au moins une promesse qu’il n’est plus en mesure de tenir, celle d’annoncer à l’avance son gouvernement, il dit: 'avec tout ce que je viens de vivre, je ne suis pas en mesure de le faire'. Vous voyez bien que les affaires, pour le coup, ont des conséquences même quand il annonce son programme."

> "Une contradiction dans la présentation de son programme"
"Il y avait deux volontés. La première, c’est la volonté de changer de manière assez fondamentale la perception de son programme, et c’est d’ailleurs comme ça qu’il commence. Il dit: 'ce programme, ce n’est pas une purge'. (…) L’autre, c’est de bouger le centre du débat, pour qu’il se fasse programme contre programme. La difficulté c’est qu’il y a une sorte de contradiction au fond dans la présentation de ce programme. Il faut que ce programme soit radical pour que le socle des 20% tienne, mais en même temps il faut qu’il soit perçu comme n’étant pas brutal pour aller chercher les 5 % de la droite modérée et du centre pour se qualifier au second tour."
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