L'UMP Philippe Richert élu président de la région Alsace

Philippe Richert a été élu à Strasbourg à la tête de la région Alsace, devenant le seul président UMP d'un conseil régional en France métropolitaine. /Photo prise le 22 mars 2010/REUTERS/Jean-Marc Loos - -
STRASBOURG (Reuters) - Philippe Richert a été élu à Strasbourg à la tête de la région Alsace, devenant le seul président UMP d'un conseil régional en France métropolitaine après la défaite électorale de la droite.
Le sénateur du Bas-Rhin a assuré qu'il n'avait "pas ressenti le poids du national" durant la campagne électorale.
"J'étais alsacien d'abord", a-t-il répondu à des journalistes, assurant n'avoir "aucune difficulté" avec l'image de "village gaulois attaché à ses racines" que l'on a brossé de l'Alsace, îlot bleu perdu dans une mer rose, à l'issue du second tour des élections régionales.
L'ancien professeur de sciences naturelles, qui est âgé de 56 ans, a obtenu 27 voix sur 47 dès le premier tour de scrutin. Il y a eu 20 bulletins blancs dont probablement le sien, la majorité disposant de 28 conseillers.
En énonçant ses priorités pour les quatre ans à venir, Philippe Richert s'est engagé à tenir compte de "l'articulation entre les zones rurales et les secteurs urbains" et à donner "leur juste place" aux agglomérations.
Les élections régionales ont révélé une coupure entre les grandes villes qui ont voté à gauche et l'Alsace des bourgs et des campagnes acquise à la droite.
La majorité présidentielle a gagné par 46,16% des voix contre 39,27% à la liste des socialistes et des écologistes et 14,57% au Front national.
Philippe Richert s'est engagé à faire preuve d'ouverture vis-à-vis de l'opposition.
Le socialiste Jacques Bigot, qui conduisait la liste de gauche, l'a invité à concrétiser cette déclaration dans la recherche d'une position commune sur le projet de réforme des collectivités territoriales.
"Une position qui pourrait rejoindre celle d'Adrien Zeller sur le rôle des régions", a-t-il ajouté.
L'ancien président UMP de la région Alsace, décédé en août dernier, se montrait ouvertement critique vis-à-vis d'un projet qui renonce à faire de la région le chef de file des politiques territoriales et la prive de sa clause de compétence générale.
Philippe Richert, qui a annoncé qu'il quitterait le Sénat après l'adoption de la réforme, l'a jusqu'ici soutenue, tout en souhaitant, pour l'Alsace, expérimenter une fusion du conseil régional et des deux conseils généraux.
Majorité et opposition "peuvent compter sur ma volonté de pousser plus loin la décentralisation, de défendre une place particulière de l'Alsace", a répondu le nouveau président.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse