"Je suis ici pour agir contre l'insécurité": Jean Castex botte en touche sur "l'ensauvagement"

Le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse à Paris le 27 août 2020 - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Peut-on conclure à un "ensauvagement" de la société au vu des faits divers médiatiques qui ont jalonné les colonnes des journaux cet été? C'est ce que dénonce depuis le mois de juillet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, un terme que réfute son homologue à la Justice Éric Dupond-Moretti.
Le chef du gouvernement a précisé avoir reçu les associations d'élus mercredi à Matignon pour évoquer l'insécurité, "ce sujet extrêmement grave".
"Nous nous sommes accordés sur toute une série d'actions dont une qui va donner lieu à une circulaire adressée dès demain par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, aux procureurs de la République pour faire en sorte que ces agressions inadmissibles, permettez-moi de vous le dire, inadmissibles comme toutes agressions, peut-être encore plus parce qu'il s'agit de dépositaires de l'autorité publique, mais inadmissibles partout pour que la réponse de la Justice soit plus rapide", a indiqué Jean Castex ce jeudi matin sur RTL.
"Ne nous trompons pas de diagnostic"
"Que traduisent tous ces faits, depuis des années?", s'est interrogé le Premier ministre. "Ne nous trompons pas de diagnostic, c'est ce que je ne cesse de répéter depuis ma prise de fonctions. Ils traduisent le fait que le service public de la Justice dans ce pays, depuis 40 ans, est insuffisamment doté de moyens", a-t-il fait valoir, arguant le fait d'avoir demandé la création de postes de greffiers et magistrats supplémentaires et le renforcement du budget de la Justice pour 2021.
Sur le terme "ensauvagement" en lui-même, Jean Castex a botté en touche: "Je ne suis pas ici dans les fonctions qui sont les miennes pour trancher des débats sémantiques dont je ne suis pas absolument certain qu'ils passionnent nos concitoyens en général et les habitants de Prades en particulier. Je suis ici pour agir contre l'insécurité."
"Moins de paroles, (...) plus d'action"
"Tout ne se résoudra pas par le 'tout-répressif', je le dis et je l'assume. Nous allons faire un tour de toutes les grandes métropoles, avec le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux, qui sous mon autorité travaillent main dans la main. Moins de paroles, ça nous évitera de nous disputer sur des sujets inutiles, plus d'action", a asséné le successeur d'Édouard Philippe.
Mardi, en déplacement à Châteauroux (Indre), Jean Castex avait répondu sur le même mode au sujet de l'ensauvagement: "Il n'y a aucune polémique, le vrai sujet est bien celui de se mobiliser face à la montée des violences et de l'insécurité."