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Politique

Interdire les "costumes aux prix exorbitants" à l'Assemblée, la réponse de Louis Boyard à Éric Ciotti

Louis Boyard, 21 ans, devant l'Assemblée nationale, le 21 juin 2022.

Louis Boyard, 21 ans, devant l'Assemblée nationale, le 21 juin 2022. - JULIEN DE ROSA / AFP

Le député LR avait demandé une modification du règlement pour obliger le port de la cravate pour les hommes à l'Assemblée nationale.

Pointant un "relâchement vestimentaire", Éric Ciotti a réclamé le retour du port de la cravate dans le règlement de l'Assemblée nationale dans un courrier adressé à sa présidente, Yaël Braun-Pivet.

La réponse des députés de La France Insoumise qui s'étaient illustrés, dès 2017, dans les travées de l'hémicycle par leurs tenues moins protocolaires n'a pas tardé.

"Porter des costumes aux prix exorbitants (...) témoigne d'un luxe indécent au regard de l'explosion de la pauvreté dans notre pays", fustige Louis Boyard dans une lettre adressée également à la présidente Renaissance.

Évoquant le contexte d'inflation et les débats actuels sur le projet de loi pouvoir d'achat, le député du Val-de-Marne y demande à son tour de modifier l'article 9 de l'Instruction générale du bureau du palais Bourbon.

"Accroître le ressenti dans la population"

Cette question est "loin d'être anodine", estime l'insoumis dans son courrier. "Les costumes des députés dont le prix excède parfois même le montant d'un SMIC renvoient une image déplorable de notre Assemblée", considère-t-il.

"Cela contribue à accroître le ressenti dans la population de parlementaires éloignés de la réalité du quotidien des Français", affirme-t-il.

Il demande à ce qu'une modification dans le sens d'une "interdiction des costumes aux prix indécents" soit examinée lors du prochain bureau de l'Assemblée, sans toutefois préciser comment on fixe l'immoralité ou non du prix d'un costume.

Dans sa missive, l'élu de 21 ans revient sur un passage notable de l'histoire politique du vêtement au palais Bourbon de ces 30 dernières années. En 1997, fraîchement élu, le député communiste de l'Oise Patrice Carvalho avait fait une entrée remarquée dans l'hémicycle en étant vêtu d'un simple bleu de travail. Il avait expliqué très naturellement son geste à l'époque en déclarant qu'il était "le seul parlementaire issu du monde ouvrier".

Hortense de Montalivet