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Hué à la marche blanche, Mélenchon dénonce le "sectarisme" du Crif 

Jean-Luc Mélenchon, lors de la marche blanche.

Jean-Luc Mélenchon, lors de la marche blanche. - Capture BFMTV

Jean-Luc Mélenchon et de nombreux députés Insoumis ont dû se retirer de la marche blanche en hommage à Mireille Knoll, mercredi dernier, sous la pression et les huées de plusieurs participants. Après avoir gardé le silence, Jean-Luc Mélenchon lâche ses coups ce mercredi sur son blog.

"La blessure qu’elle a ouverte en moi ne cicatrisera pas de sitôt". Les mots de Jean-Luc Mélenchon sont lourds, au moment pour lui de revenir, dans une note de blog publiée sur les réseaux sociaux ce mercredi, sur la marche blanche en hommage à Mireille Knoll il y a une semaine.

Avant cet événement, Francis Kalifat, patron du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), avait cherché à en refuser l'accès aux Insoumis comme aux figures du Front national. Mais Daniel Knoll, le fils de la victime, avait levé l'interdit. Cependant, devant la colère de quelques participants, Jean-Luc Mélenchon et les siens avaient rebroussé chemin. 

Si, dans un premier temps, Jean-Luc Mélenchon s'était borné à dire que les déboires des Insoumis n'étaient que le fait de quelques "énergumènes", il lâche désormais ses coups dans son article de blog. Il regrette que cette marche contre l'antisémitisme soit devenue selon lui "un jour de honte". Le député des Bouches-du-Rhône, renouvelant son rejet de l'antisémitisme, rappelle "le soin particulier dont on doit entourer les personnes de religion juive compte tenu des crimes que la superstition, le fanatisme religieux et le racisme leur ont fait endurer sur ce territoire depuis plus de 1000 ans".

François de Rugy, "président en papier mâché de l'Assemblée nationale"

L'essentiel de son propos est consacré au mal qu'il pense de certaines personnalités, à commencer par Francis Kalifat, qu'il considère comme un "chef communautaire". Jean-Luc Mélenchon assure que l'organisation dirigée par ce dernier, le Crif, ainsi que la "Ligue de défense juive", qu'il qualifie de "bras armé" de la première, sont dépositaires d'un "sectarisme communautariste". Il attaque aussi ce qu'il voit comme "leur allégeance de principe à un gouvernement étranger et à sa politique quelle qu'elle soit", faisant référence ici à Israël. 

Mais le plus douloureux, d'après Jean-Luc Mélenchon, réside dans ce qu'il a ressenti comme un abandon des députés Insoumis par les personnalités politiques chargées d'incarner les institutions. C'est au président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, qu'il décrit comme "un tout petit homme voué aux parjures et aux coups bas", qu'il s'en prend le plus directement. Il affirme ainsi que celui-ci a préféré regarder ailleurs quand les représentants Insoumis étaient en difficulté dans le cortège: "En voyant de Rugy, président en papier mâché de l’Assemblée nationale, détourner la tête tandis qu’un de mes jeunes collègues lui lançait un appel du regard, j’ai reçu une rude blessure". 

Robin Verner