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Hollande se dit favorable à la légalisation du cannabis, après avoir défendu le contraire à l'Élysée

François Hollande

François Hollande - Bertrand Guay

Farouche opposant à la dépénalisation du cannabis, l'ancien président de la République se dit désormais en faveur de sa légalisation pour "éradiquer le trafic".

Changement de bord. Alors que François Hollande s'était opposé à la dépénalisation du cannabis lorsqu'il était président de la République, il se dit désormais favorable à la légalisation du cannabis.

Dans un entretien à Konbini, l'ancien locataire de l'Élysée dit en être "arrivé à la conclusion qu'il faut légaliser ce commerce-là pour mieux le contrôler, pour assurer la santé publique et finalement éradiquer le trafic".

La défense de la pénalisation pendant la campagne présidentielle

L'ancien chef de l'État souligne dans cet entretien que "la solution peut être policière, essayer de démanteler point de vente par point de vente, (mais) ça ne peut pas être une solution durable".

Pendant la campagne de 2012, François Hollande tenait pourtant un tout autre discours. "La pénalisation est nécessaire, tout comme la répression, par rapport au consommateur et aux trafiquants", estimait ainsi le socialiste le 26 avril 2012 sur France 2.

"Est-ce que notre légalisation est adaptée? Non. Est-ce qu'il faudra en changer? Oui. Est-ce qu'il faut maintenir l'interdit? Je l'affirme. Est-ce qu'il faudra envoyer en prison ceux qui fument du cannabis? Personne ne peut l'imaginer", avait également affirmé François Hollande lors d'un débat pendant la primaire de gauche en 2011.

"L'interdit, ça existe", avait-il poursuivi, refusant de "laisser s'installer l'idée que tout serait permis."

Cécile Duflot et Vincent Peillon avaient porté la légalisation du cannabis

Une fois élu à l'Elysée, le sujet était revenu sur le tapis. En juin 2012, Cécile Duflot, alors ministre du Logement, avait rappelé qu'elle était favorable à sa légalisation sur BFMTV.

"Ce n'est pas à l'ordre du jour (...) pour des raisons qui tiennent à la nécessité de l'interdit qui ne doit pas être affaibli", avait alors répondu François Hollande.

Rebelote quelques mois plus tard à l'occasion d'une passe d'armes entre Vincent Peillon, alors ministre de l'Éducation nationale, alors favorable à la dépénalisation et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. "Il n'y aura pas de dépénalisation du cannabis", avait ainsi fait savoir son cabinet, appelant le ministre à la solidarité gouvernementale sur le sujet dans les colonnes du Journal du dimanche.

Pour justifier ce revirement, François Hollande explique que la consommation de cannabis "introduit depuis des années un commerce, un trafic illégal, qui a gangréné des quartiers et largement perturbé la vie des habitants".

Emmanuel Macron a proposé mi-avril de "lancer un grand débat sur la consommation de drogue", tout en fermant la porte à toute possibilité de légalisation.

Marie-Pierre Bourgeois