Sivens: Cazeneuve demande au préfet d'interdire la manifestation à Albi

Bernard Cazeneuve a appelé "chacun à ses responsabilités". - Patrick Kovarik - AFP
Alors que la tension monte vivement sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun" par voie de communiqué jeudi. Il a également demandé au préfet d'interdire la manifestation prévue vendredi à Albi.
Demande d'interdiction de manifestation
Les affrontements entre agriculteurs et zadistes se multiplient depuis le début de la semaine sur le site. Vendredi doit se tenir une réunion crucial au Conseil général d'Albi, qui va se prononcer sur les alternatives au barrage controversé, écarté par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé au préfet l'interdiction des rassemblements annoncés à Albi par les pro et anti-barrage, en marge du débat au Conseil général, a-t-il annoncé ce jeudi au Sénat. "J'ai donné instruction au préfet que cette manifestation ne soit pas autorisée", "compte tenu des risques graves auxquels s'exposeraient les manifestants, pour leur intégrité physique" et "du climat de violence", a affirmé Bernard Cazeneuve lors des questions d'actualité au gouvernement.
"La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse. Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames", avait indiqué le ministre dans un communiqué, un peu plus tôt dans la journée, en référence à la mort du jeune écologiste, tué le 26 octobre par une grenade des gendarmes sur le site d'un projet contesté de barrage.
Le patron des agriculteurs inquiet
Plus tôt dans la journée, le président de la FNSEA, Xavier Beuliln, a appelé également les agriculteurs "au calme et à la responsabilité". "Ce n'est pas aux agriculteurs de faire évacuer la zone mais à la puissance publique de tout mettre en oeuvre si la décision est positive demain", a estimé le patron du premier syndicat agricole, affirmant "craindre le pire".
Environ 150 agriculteurs, qui espèrent une décision favorable à la retenue d'eau pour irriguer leurs cultures en été, avaient pénétré mercredi dans la "zone à défendre", surnommée Zad, occupée par une quarantaine de militants "zadistes". Tous s'accusent mutuellement de débordements.