"Pour des compromis, il faut être deux": menacé de censure, le gouvernement répond à l'ultimatum du RN

La porteparole du gouvernement Maud Bregeon, le 15 octobre 2024, à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
Maud Bregeon défend un "pas majeur" de l'exécutif vers ses adversaires politiques. Invitée de France 2 ce vendredi 29 novembre, la porte-parole du gouvernement a répondu à l'ultimatum donné la veille par Marine Le Pen, qui a réclamé à Michel Barnier plusieurs changements dans le projet de budget pour éviter la censure.
Le RN attend toujours, d'ici lundi, des concessions sur la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier et l'annulation des déremboursements de médicaments prévus initialement. Et ce, après avoir déjà obtenu une "victoire" politique, l'abandon d'une nouvelle taxe sur l'électricité.
"Pour trouver des compromis il faut être deux", répond Maud Bregeon. La porte-parole du gouvernement s'interroge: "Est-ce que madame Le Pen et le Rassemblement national souhaitent réellement attribuer un budget à la France? Ou est-ce que Marine Le Pen et le Rassemblement national souhaitent envoyer la France dans le mur?"
Elle réfute toutefois tout cadeau au RN, "nous entendons les 577 députés et à travers eux les 65 millions de Français".
D'autant que le dernier gage offert pour éviter la censure n'a vraisemblablement pas été suivi d'une baisse de dépense équivalente, pour compenser le manque à gagner dans les caisses de l'État, soit 6 milliards d'euros sur cette unique mesure.
Une mesure non financée?
Interrogée sur ce point, Maud Bregeon répond "j'ai parfois très envie de renvoyer ces questions (sur les économies correspondantes, NDLR) sur celles et ceux qui nous demandent chaque jour de nouvelles concessions". L'élue confirme toutefois que la trajectoire budgétaire des 5% de déficit est maintenue, alors que la France s'oriente davantage vers 6,1%.
Le gouvernement Barnier a également prévu pour satisfaire le Rassemblement national une coupe dans l'Aide médicale d'État (AME), anticipant une baisse du "panier du soin", soit les traitements qui peuvent être pris en charge gratuitement. Reste que, pour la porte-parole, la meilleure solution serait plutôt de contrôler "l'immigration illégale", soulignant ainsi le travail de son collègue de l'Intérieur, Bruno Retailleau.