Laurent Fabius sur la visite de quatre élus en Syrie: "Aller servir la soupe à Bachar al-Assad est absurde"

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, le 2 mars 2015. - BFMTV
Lutte contre Daesh, crise ukrainienne, assassinat d'un opposant historique à Vladimir Poutine, visite de parlementaires français à Bachar al-Assad, les sujets de préoccupation ne manquent pas pour le ministre des Affaires étrangères, invité lundi matin de BFMTV et RMC.
Consterné par la visite de parlementaires à Bachar al-Assad
Laurent Fabius a évoqué la visite fin février de quatre parlementaires français en Syrie et leur rencontre avec Bachar al-Assad. Le ministre dit avoir été au courant de cette initiative, mais "pas dans les détails".
Sur le fond, il désavoue fermement cette visite. "Ma réaction est à la fois la condamnation et la consternation", a commenté Laurent Fabius. "Aller servir la soupe à Bachar al-Assad est absurde", a-t-il tranché.
Selon le ministre, Bachar al-Assad et Daesh sont les deux faces d'une "même médaille". Il a rappelé que le conflit syrien a fait 220.000 morts et que Assad ne peut faire partie de la solution politique. Laurent Fabius a rappelé comment cette guerre civile a commencé et la manière dont Bachar al-Assad a réprimé, ce qui n'était au départ qu'une révolte étudiante.
Manuel Valls avait déjà qualifié jeudi dernier, sur BFMTV, Bachar al-Assad de "boucher" et dit que cette visite en dehors du cadre de la diplomatie française constituait une "faute morale". De son côté, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, avait quant à lui qualifié de "gugusses" ces élus.
"Il ne fait pas bon être opposant en Russie"
Laurent Fabius a également jugé "révoltant" l'assassinat dans la nuit de vendredi à samedi près du Kremlin de Boris Nemtsov, opposant et ancien vice-Premier ministre russe. "Je demande une enquête car cela soulève une série de questions", a-t-il lancé. Le président Vladimir Poutine s'est engagé samedi à tout faire pour châtier les assassins de Nemtsov, dont le meurtre a choqué les dirigeants occidentaux et l'opposition en Russie, les alliés du Kremlin dénonçant une "provocation" visant à "déstabiliser le pays".
Puis de faire observer: "Cela vient après d'autres morts, celle de la journaliste Anna Politkovskaïa, celle d'Alexandre Litvinenko. Le fait est qu'il ne fait pas bon être opposant en Russie".
"Il faut appliquer l'accord de Minsk"