Affaire du procureur Falletti: "une exploitation politicienne choquante"

Najat Vallaud-Belkacem dénonce une "exploitation politicienne choquante" de l'affaire Taubira-Falletti. - -
Christiane Taubira a-t-elle fait pression sur le procureur Falletti pour qu'il quitte son poste? La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem balaie, mercredi, ces informations et parle d'une "exploitation politicienne extrêmement choquante".
Le Canard enchaîné affirme dans son édition à paraître mercredi que Christiane Taubira "tente de virer le procureur général de Paris" François Falletti pour des raisons politiques, ce que le ministère de la Justice dément. Selon le Canard, François Falletti, 64 ans, nommé en janvier 2010 au poste de procureur général près la cour d'appel de Paris, a été convoqué en urgence le 27 janvier par la Chancellerie, où le cabinet lui a fait part du "souhait" de la ministre de le voir quitter ses fonctions.
"Il y a quand même une exploitation politicienne qui est extrêmement choquante" de la "proposition" qui a été faite à François Falletti, affirme Najat Vallaud-Belkacem. La porte-parole vise sans le nommer le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, secrétaire national de l'UMP à la sécurité, qui a qualifié les informations du Canard enchaîné de "véritable scandale politique".
"Christiane Taubira ne limoge pas les magistrats"
"De quoi parle-t-on exactement? On parle d'un entretien d'un haut magistrat avec la Chancellerie pour envisager un mouvement important de départs à la retraite qui est en train de se préparer et pour qu'on puisse lui proposer un poste qui se libère par ailleurs", a-t-elle expliqué. "Cette proposition, le procureur général de Paris l'a refusée, les choses s'arrêtent là", a tranché la porte-parole du gouvernement.
Elle ajoute: "Christiane Taubira respecte les avis du Conseil supérieur de la magistrature et ne limoge pas les magistrats du parquet". "Ces pratiques-là appartiennent à un autre temps. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette façon de faire et nous ne le faisons pas", a-t-elle assuré.
Le ministère, tout en confirmant un rendez-vous avec le procureur pour évoquer son avenir, a par ailleurs démenti mardi soir l'avoir "limogé ou contraint à démissionné".