Gaz de schiste : le sous-sol du bassin parisien fait des envieux

Dans certains pays, comme la Pologne où les Etats-Unis, l'exploitation des gaz de schiste est autorisée. - -
Le gaz de schiste et le pétrole de schiste représentent-ils une menace ou une opportunité ? Delphine Batho, la ministre de l’Ecologie, et Laurence Parisot, présidente du MEDEF, en débattent ce mercredi matin sur RMC et BFMTV. Car malgré l’interdiction de son exploitation depuis la loi Jacob du 30 juin 2011, le sujet continue d’alimenter la polémique, surtout que son exploration, c'est à dire sa recherche, est toujours autorisée. Dans le bassin parisien, les demandes de permis de forage se multiplient pour prospecter le sol, officiellement, à la recherche de pétrole conventionnel.
« Les pétroliers espèrent que la loi va changer »
C’est le cas de Chartronges, petite comme une de Seine-et-Marne où le reporter d’RMC Antoine Perrin s’est rendu. Au milieu d’un champ de colza, la compagnie américaine Hess Oil a installé ses machines pour sonder le sous-sol. « Et à la profondeur où ils creusent, c’est du schiste », assure le maire de la commune. Car même si l’exploiter est interdit (son extraction requiert des polluants chimiques pouvant causer des risques pour la santé et les paysages), « les pétroliers espèrent que la loi va changer », notent Jean-Yves et Annie Potiron, membres du collectif local anti-pétrole de schiste. « Un forage de ce type, c’est 4 à 5 millions d’euros », précisent-ils. « On va être combien à ne pas pouvoir boire d’eau ? S’il faut que je mette dans mon jardin des citernes et que j’aille acheter de l’eau, non, je n’en veux pas », ajoute une habitante.
« C’est une chance »
Mais au-delà des risques d’eau polluée ou de paysages dévastés, certains y voient surtout des emplois et une manne financière. A la Mairie de Chartronges, le projet de forage a été adopté à l’unanimité. « Je suis pour exploiter une richesse qui peut apporter quelque chose en France : du pétrole, une autonomie, et du travail », explique la première adjointe à la Mairie de Chartronges, Michèle Reddan. « Sur le forage, ils emploient énormément de monde, car c’est du travail 24 heures sur 24. Si ça amène des fonds, ça permet de grandir, de faire évoluer un petit village comme le nôtre. C’est une chance ».
Actuellement, une vingtaine de forage de prospection seraient en cours dans le bassin parisien, pour des réserves d’hydrocarbures estimées entre 160 000 et 240 000 m3 exploitables par an en France selon le ministère de l’Economie.