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Rassemblement national

Les cadres du FN condamnent les propos de Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen au second tour des élections départementales, le 29 mars 2015 à Carpentras.

Jean-Marie Le Pen au second tour des élections départementales, le 29 mars 2015 à Carpentras. - Bertrand Langlois - AFP

De Louis Aliot à Gilbert Collard, les proches de Marine Le Pen condamnent unanimement les propos de Jean-Marie Le Pen, après son interview dans Rivarol.

L'interview de Jean-Marie Le Pen dans Rivarol a mis le FN en ébullition. Face aux dérapages en série de son père, Marine Le Pen a décidé de l'empêcher de briguer la présidence de la région Paca, via un bureau national qui doit se tenir le 17 avril prochain. Une décision soutenue immédiatement par les cadres du parti.

A commencer par Florian Philippot, directement ciblé par Jean-Marie Le Pen à cause de son "influence chevènementiste". "La rupture politique avec Jean-Marie Le Pen est désormais totale et définitive. Sous l'impulsion de Marine Le Pen, des décisions seront prises rapidement", écrit le bras droit de la présidente du FN sur Twitter.

Rivarol, "un torchon antisémite" pour Aliot

Louis Aliot, qui qualifie Rivarol de "torchon antisémite", estime également que les désaccords politiques entre Jean-Marie Le Pen et la direction du Front national sont "désormais irréconciliables". Et s'empresse d'isoler le président d'honneur des militants du parti. "C'est aussi mépriser les militants qui se battent tous les jours pour défendre nos valeurs contre un système de plus en plus liberticide", ajoute-t-il.

Dès mercredi matin, Gilbert Collard commentait sur BFMTV un article "insupportable, archaïque, démodé". Le député du Rassemblement bleu Marine, qui a eu des mots avec Jean-Marie Le Pen récemment via les réseaux sociaux, dénonce des "propos condamnables", qui "ne correspondent en rien à la doctrine du Rassemblement Bleu Marine et du FN (...)". 

Nicolas Bay, secrétaire général du Front National a estimé sur BFMTV que Jean-Marie Le Pen "défend des idées qui ne sont pas les idées du Front national" et "ne cherche pas à revenir dans la ligne politique du Front national" alors qu'il devrait soutenir Marine Le Pen. "Il est clair que les propos de Jean-Marie Le Pen, son attitude depuis quelques jours nuisent gravement au Front national", a-t-il ajouté

Voix isolée dans les rangs du parti, le député européen du Front national Bruno Gollnisch, proche de Jean-Marie Le Pen, a quant à lui défendu la "liberté d'expression" de Jean-Marie Le Pen. Bruno Gollnish estimé mercredi qu'il n'y avait "aucune raison" de "sacrifier" quelque "composante" du mouvement "en raison d'une diabolisation artificiellement entretenue".

Pour Cambadélis, "le FN, c'est Jean-Marie Le Pen"

Le maire de Béziers, Robert Ménard, soutenu par le FN, a lui aussi condamné l'attitude de Jean-Marie Le Pen. "Le minimum serait de voir Jean-Marie Le Pen passer devant la commission de discipline" du parti a-t-il estimé sur BFMTV avant d'ajouter que "c'est peut-être l'occasion historique de mettre Jean-Marie Le Pen hors des rangs du FN".

Jean-Christophe Cambadélis a estimé sur RTL que "Jean-Marie Le Pen dit tout haut ce que nombre de responsables, de militants et même du FN pensent (...) Le Front national, c'est lui. Marine Le Pen n'est que la nouvelle vitrine d'une organisation qui défend les idées de Jean-Marie Le Pen". A droite, on ironise. Les rebondissements inspirent notamment Gilles Boyer, proche d'Alain Juppé, qui les compare aux Feux de l'amour ou à Plus belle la vie. Une petite blague qui risque de faire moyennement rire les responsables frontistes.

A. K.