FN: Marine Le Pen sous-estime-t-elle "la capacité de nuisance" de son père?

Les unes de la presse, mardi, évoquent la "guerre père-fille" au sein du Front national. - Montage BFMTV.com
Chef historique du Front national pendant près de 40 ans, Jean-Marie Le Pen a été suspendu lundi par les instances du parti d'extrême droite présidé par sa fille, après ses multiples propos polémiques. Mardi, la presse française estime cette décision "radicale" et voit là la fin au règne du père. Elle met en garde toutefois Marine Le Pen quant au "pouvoir de nuisance" de son père.
Ainsi, pour Libération, Jean-Marie Le Pen est "poussé vers la sortie", "mis sur la voie de l'exclusion" et le quotidien annonce même en une "la fin du FN à la papa". "Marine Le Pen a réglé, de la manière la plus radicale, le problème paternel", lit-on dans le quotidien. "Papy a eu beau faire de la résistance", ironise La Nouvelle République, "il est sorti ou quasi. Le voici muselé ou presque, viré par la cour honnie de sa fille prodigue".

"Il est poussé vers la sortie", analyse également Le Figaro. De toutes façons, souligne l'édito, "pour les électeurs et même pour les sympathisants du Front national, leur parti n'était déjà plus celui de Jean-Marie Le Pen, et déjà tout entier celui de Marine Le Pen". Pour Sud-Ouest, "Marine Le Pen a tué le père". La Provence voit là aussi un "parricide" et ose le jeu de mots en une.

Mais beaucoup d'éditorialistes estiment que Marine Le Pen est sur une pente dangereuse, et qu'elle devra se méfier de la réaction de son père, qui "n'est pas homme à se laisser dicter sa conduite", estime Le Journal de la Haute-Marne. Et de rappeler à Marine Le Pen "la capacité de nuisance de son père" qui pourrait déclencher une "guerre d'usure sanglante". L'Alsace, partage cet avis. Pour l'éditorialiste, la fille "a oublié un peu vite que même en dehors du parti", son père "gardera son pouvoir de nuisance".
"Jean-Marie Le Pen qui est toujours député européen, n'entend pas se taire", assure également Le Parisien. "Nul doute que le vieux lion de l'extrême droite appréciera peu la décision qui le frappe", avance La presse de la Manche. Et Le Parisien de conclure par une question: "Est-il possible de dissocier le FN de celui qui l'a fondé et dirigé pendant quarante ans?"
