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François Patriat prend ses distances avec le PS et se rapproche d'Emmanuel Macron

François Patriat, sénateur de la Côte d'Or, a répondu à Jean-Christophe Cambadélis.

François Patriat, sénateur de la Côte d'Or, a répondu à Jean-Christophe Cambadélis. - JEFF PACHOUD - AFP

Comme tous les élus encartés au Parti socialiste (PS) ayant parrainé Emmanuel Macron, François Patriat a reçu la semaine dernière une lettre courroucée de son Premier secrétaire. Il y a répondu ce lundi en assumant son choix et en s'écartant du PS.

"J’ai reçu ce matin - avec un peu de tristesse, mais un certain détachement - la lettre-circulaire, envoyée le 2 mars, me menaçant d’exclusion". C'est sur ces mots que s'ouvre la lettre de François Patriat, sénateur de la Côte d'Or, ancien ministre, et soutien déclaré d'Emmanuel Macron. Une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste.

"Tu comprendras..."

Ce courrier rédigé lundi, et que s'est procuré Le Figaro, est une réponse à la missive envoyée la semaine dernière par Jean-Christophe Cambadélis aux élus PS ayant offert leurs parrainages en vue de la présidentielle à Emmanuel Macron, plutôt qu'au candidat désigné par la primaire à gauche, Benoît Hamon. Après avoir rappelé que les statuts du parti obligeaient les adhérents à ne soutenir que le candidat officiel de cette famille politique, le député parisien avait écrit:

"Tu comprendras dès lors, que ton soutien effectif à un autre candidat que Benoît Hamon, élu lors de la primaire de la Belle Alliance populaire, ne peut être enregistré que comme la décision de t’affranchir de nos règles communes. Tu comprendras que, comme toi, nous en tirions les conséquences. Tu comprendras qu’il ne te sera plus possible de te réclamer de notre formation politique".

En marge et en marche

François Patriat a peu goûté ce développement. Dans son propre message, il multiplie les marques d'ironie à l'égard de la lettre de Jean-Christophe Cambadélis: "Les propos qu’elle contient viennent sans doute récompenser la loyauté dont j’ai toujours fait preuve à l’égard du chef de l’Etat, le soutien indéfectible que j’ai apporté au gouvernement, et l’engagement qui a été le mien pour la gauche et le Parti socialiste pendant près de 40 ans."

Tout en blâmant la position du PS, il explique sa décision: "La menace d’exclusion demeure pour moi un aveu de faiblesse d’un parti sanctionnant ceux qui font preuve de loyauté à l’égard de leur idéal et de leurs convictions, et non pas à des appareils politiques."

Il assure que s'il a choisi de donner sa signature à Emmanuel Macron, c'est en raison du caractère "charismatique" et "visionnaire" de l'ex-ministre de l'Economie, et de sa peur de voir la gauche exclue d'un second tour entre la droite et l'extrême droite. Enfin, François Patriat termine sa lettre en reprenant à son compte le nom du mouvement d'Emmanuel Macron: "C’est donc en mon nom personnel, et non en référence à un appareil replié sur lui-même que je me mets en marge du Parti socialiste, et 'En marche' aux côtés d’Emmanuel Macron".

R.V.