Fillon-Copé : un duel trop gentil ?

Les deux candidats à la présidence de l'UMP se sont soumis à l'exercice du débat pour "Des Paroles et des actes". Que faut-il retenir de ce duel sans aspérité ? Revue de détails.
"Une mise en scène de leurs liens de fraternité"
Tout le long du face-à-face, les deux hommes se sont ainsi montrés plutôt aimables l'un avec l'autre et fair-play.
"Le moment venu, moi je serai avec celui qui aura le plus de chance de faire gagner notre famille", souligne François Fillon. "Si c'est Nicolas Sarkozy, c'est Nicolas Sarkozy. Si c'est Jean-François Copé, je serai avec Jean-François Copé. Et si c'est moi, j'espère que Jean-François Copé sera avec moi". Sur le même ton, son adversaire rétorque : "il y a zéro problème là-dessus".
Toutefois, "on ne peut parler de duel devant une telle mise en scène de leurs liens de fraternité", confie à BFMTV.com le spécialiste en sciences de l’information et de la communication de l’Université de Lorraine Arnaud Mercier.
"François Fillon et Jean-François Copé ont tiré les enseignements des primaires socialistes de 2006, et même de la rivalité entre Jacques Chirac et Edouard Balladur. Dès lors qu’il y a des coups bas, le candidat ressort très affaibli. Le parti ne doit pas se dézinguer lui-même", ajoute-t-il.
"Si François Fillon s’est contenté de garder l’avantage, Jean-François Copé a tenté,lui, de faire bouger les lignes tout en prenant soin d’éviter de déstabiliser un électorat réfractaire à la discorde", analyse de son côté Stéphane Rozès, président de Cap.
Une belle opération de séduction
Puis, "il ne faut pas se tromper d’enjeux, on ne choisit pas encore le candidat pour la présidentielle de 2017, seulement l’homme qui prendra la tête de l’UMP", modère le politologue Arnaud Mercier. Rien ne sert donc de taper trop fort. D'autant que "les français s’intéressent essentiellement aujourd'hui à la majorité et à la crise".
Reste qu'au final, l’émission a plutôt semblé être un débat interne à l’UMP", commente à son tour Stéphane Rozès. "Il est d’ailleurs peu probable que les militants hésitants soient parvenus à faire un choix après la diffusion de l’émission tant le duel fut lisse".
Au final, le débat de jeudi soir, avait tout d'une opération séduction.
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