Européennes: "intéressé" par Marine Le Pen, Steve Bannon se présente comme un "observateur"

L'ancien conseiller de Donald Trump était ce lundi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV. L'occasion de s'expliquer sur sa présence à Paris, quelques jours avant le scrutin européen et de détailler son "rôle" auprès de Marine Le Pen et du Rassemblement national.
C'est une présence qui soulève de nombreuses questions. Qui irrite, même, jusque dans les rangs de la République en marche. Figure de l'extrême droite américaine et ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon a posé ses valises à Paris depuis quelques jours pour assister aux élections européennes, qui se dérouleront dimanche. Que cherche-t-il? Quel est son rôle, notamment auprès de Marine Le Pen et du Rassemblement national? Il était ce lundi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin pour RMC et BFMTV.
"Je suis populiste, je le reconnais" affirme d'entrée de jeu notre invité. "C'est une raison pour laquelle j'ai rejoint la campagne de Donald Trump." Mais s'il est aujourd'hui présent à Paris et en Europe, c'est uniquement en tant qu'"observateur", assure-t-il.
"Je m'intéresse effectivement à Marine Le Pen, parce qu'elle est présente sur ce paysage (populiste, NDLR)", détaille la figure de l'extrême droite américaine, avant de louer la "résilience" de la présidente du Rassemblement national: "Elle est revenue quand même de l'échec de 2017, sa façon de donner un nouveau visage au Front national, tout ce qu'elle a réussi à faire pour mener son parti, je trouve ça assez remarquable."
"Ils n'ont pas besoin de mon aide"
Pour l'ancien conseiller du président américain, qui a précédemment prédit un "tremblement de terre" lors de ces élections européennes, la France pourrait se situer au "centre" de son grand projet de retour aux nationalismes. Peu avant la prise de pouvoir de Donald Trump en janvier 2017, celui qui a également fondé le média conservateur Breitbart News a lancé "The Movement", une organisation politique visant à créer une synergie entre les différents partis nationalistes et d'extrême droite en Europe.
"Le projet, à l'échelle mondiale, que je soutiens, c'est un mouvement nationaliste: on retourne aux fondamentaux et on regarde pourquoi le système actuel a échoué", détaille l'Américain de 65 ans, qui tient toutefois à minimiser son rôle et son influence dans l'actuelle campagne européenne:
"Je serais absolument ravi si les partis souverainistes l'emportaient, mais ils n'ont pas besoin de mon aide."
S'il s'est fâché avec tout le monde à la Maison Blanche, au point d'avoir été limogé de son rôle de conseiller auprès de Donald Trump, Steve Bannon sait qu'une victoire des eurosceptiques aux élections du 26 mai ferait le jeu des Etats-Unis et de son ancien chef de file, qui vise une réelection en 2020.
Le controversé conseiller se remémore ainsi ce qu'il s'est passé en 2016: "Je ne pense pas que Donald Trump l'aurait emporté aux Etats-Unis, s'il n'y avait pas eu le Brexit". En comptant sur une victoire des souverainistes aux Européennes, celui qui est également un homme d'affaires, ancien employé de Goldman Sachs, espère ainsi un effet domino à travers le monde. "Il y a une renaissance, ces idées se transmettent. Je crois que si les mouvements souverainistes l'emportent, évidemment que ça va aider les autres mouvements à travers le monde." Et de conclure: "Ce sera utile à Trump aux Etats-Unis".
Votre opinion