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L'entourage de Duflot répond à Mélenchon: "On ne couche pas le premier soir"

Cécile Duflot avec Pierre Laurent, en septembre dernier à la Fête de l'Humanité.

Cécile Duflot avec Pierre Laurent, en septembre dernier à la Fête de l'Humanité. - Kenzo Tribouillard - AFP

L'ancienne ministre écologiste s'est rendue lundi soir au meeting de soutien à Syriza, le parti grec anti-austérité qui pourrait obtenir la majorité absolue lors des législatives, dimanche prochain en Grèce. Elle était aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, qui lui fait des avances depuis son départ du gouvernement.

L'image fait déjà parler d'elle. Lundi soir, Cécile Duflot, ex-ministre écologiste du Logement, a participé au meeting de soutien à Syriza, ce parti grec qui espère obtenir une majorité absolue lors des élections législatives dimanche.

A côté d'elle, dans le gymnase Japy du 10e arrondissement de Paris, on pouvait apercevoir Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, mais aussi Clémentine Autain, du mouvement Ensemble, Pierre Larrouturou, de Nouvelle Donne, et deux députés PS: Guillaume Balas, député européen, et Pouria Amirshahi, tous deux considérés comme "frondeurs".

"J'ai le sentiment d'être à ma place"

Un éventail surprenant, jamais vu depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée. En décembre dernier, pourtant, Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon avaient amorcé un semblant de rapprochement sur le plateau de Des paroles et des actes, sur France 2. Le meeting de lundi soir semble avoir concrétisé ce premier contact, loin des conflits d'autrefois.

"J'ai vu comment on a pu être ligoté par une certaine vision de la politique européenne stérilisante", lance Cécile Duflot, en faisant allusion à son passage dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Un début de mea culpa? La députée n'ira pas jusque là. "Peut-être que cela vous surprendra, mais j'ai le sentiment d'être ici à ma place", lance-t-elle à l'assemblée. "Notre famille politique, c'est celle qui refuse la fatalité, celle qui refuse de croire qu'une seule politique est possible".

"C'est au niveau européen que se traitent les enjeux"

Mais pas question non plus d'évoquer la participation d'Europe Ecologie - Les Verts à une nouvelle coalition naissante à gauche du PS. "On ne couche pas le premier soir !", prévient l'entourage de Cécile Duflot, auprès du Point.

"Ce meeting veut dire quelque chose pour la France, mais c'est trop simple et trop confortable de ramener les choses au niveau de la politique française (…) C'est au niveau européen que se traitent les enjeux", remarquait Cécile Duflot mardi matin sur France Inter. "La transition énergétique, l'investissement dont nous avons besoin, c'est au niveau européen qu'il faut le porter. La lutte contre le terrorisme (...) c'est au niveau européen aussi qu'il faut y travailler".

Mélenchon veut construire "une alliance"

"Faire un débat en France pour dire que nous soutenons un parti grec" est "intéressant" selon elle, car il s'agit d'un des "premiers débats transnationaux" entre partis européens. Un seul débat, et puis s'en va? Sans suites, ce rassemblement pourrait manquer de poids.

Jean-Luc Mélenchon aussi l'a compris. "Il faut proposer quelque chose d'ample, qui ne soit pas étroitement boutiqué et partisan", a-t-il dit mardi sur BFMTV. Cette "alliance", "nous travaillons à la construire", explique-t-il. Reste encore à savoir qui acceptera d'y participer. Et le leader du Front de gauche de conclure: "Ayons la patience et la fermeté. Notre heure viendra".

Ariane Kujawski